Le retour des Amazones. Pouvoir, sacrifice, communauté

ISSN 2369-3045

 Le retour des Amazones
Pouvoir, sacrifice, communauté

Céline Cadaureille, Portrait de la mère en Amazone, 2019, porcelaine et couteau sur étagère, 45 x 17 x 19 cm.

Céline Cadaureille, Portrait de la mère en Amazone, 2019, porcelaine et couteau sur étagère, 45 x 17 x 19 cm.

    Avant-propos

  • Pascale Joubi et Andrea Oberhuber
    Pascale Joubi
    Andrea Oberhuber

    Détentrice d’un mémoire de maîtrise sur le mythe et le monstre dans l’œuvre de Nelly Arcan, Pascale Joubi est présentement doctorante au Département des littératures de langue française à l’Université de Montréal sous la direction d’Andrea Oberhuber. Sa thèse porte sur la reconfiguration du mythe des Amazones dans les œuvres littéraires et picturales en France de la Belle Époque jusqu’à aujourd’hui. Elle est coresponsable du septième numéro de la revue MuseMedusa sur le retour des Amazones dans la littérature et l’art modernes (2019). Elle a participé aux ouvrages collectifs Fictions modernistes du masculin-féminin, 1900-1940 (PUR, 2016), Nelly Arcan, trajectoires fulgurantes (Remue-ménage, 2017), Les folles littéraires, des folies lucides. Les états borderline du genre et ses créations (Nota bene, 2019). Son champ de spécialisation est la réécriture des mythes, notamment féminins, l’écriture des femmes et les études de genre.

    Andrea Oberhuber est professeure à l’Université de Montréal où elle enseigne la littérature, notamment l’écriture des femmes (XIXe-XXIe siècles), la photolittérature et les avant-gardes. Elle a (co)dirigé, entre autres, les collectifs Claude Cahun : contexte, postures, filiation (2007), Jeu de masques : les femmes et le travestissement textuel (2011), Fictions modernistes du masculin-féminin : 1900-1940 (2016) et Héritages partagés de Claude Cahun et Marcel Moore, du XIXe au XXIe siècles (2016), ainsi que les dossiers thématiques « Voir le texte, lire l’image » (Dalhousie French Studies, 2009), « À belles mains. Livre surréaliste, livre d’artiste » (Mélusine, 2012) et « Polygraphie du roman de femme contemporain » (Tangence, 2013). Son essai Corps de papier. Résonances est paru en octobre 2012 chez Nota bene. Ses recherches portent actuellement sur le « Livre surréaliste au féminin et la démarche collaborative » (<lisaf.org>).

  • Études

    Conquêtes

  • Martine Lavaud
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Martine Lavaud est Maître de Conférences HDR en littérature française à Sorbonne Université, membre du CELLF 19-21 (SU) et membre associée du CRP 19 (Paris 3 Sorbonne Nouvelle). Spécialiste de Théophile Gautier (Théophile Gautier, militant du romantisme, Champion, 2001 ; Théophile Gautier, Fortunio, Partie carrée, Spirite, éd. Martine Lavaud, Paris, Gallimard, coll. « Folio Classiques », 2013), elle travaille également sur les rapports que la littérature du XIXe siècle entretient avec les médias, la photographie et les sciences (Martine Lavaud [dir.], La plume et la pierre : l’écrivain et le modèle archéologique au XIXe siècle, Nîmes, Lucie éditions, 2007). Elle a en outre consacré son inédit d’HDR aux représentations de l’intelligence pendant la Troisième République (Être littéraire ou scientifique. Visages et représentations de l’intelligence pendant la Troisième République [littérature, médias, photographie, sciences], Collège de France, juin 2018).

    La Troisième République voit apparaître une nouvelle catégorie d’Amazones : les sportives. Conservatrice dans son exaltation de la beauté et de la fécondité féminines, mais subversive dans la tension des corps vers la puissance musculaire des hommes, la formule nouvelle des « Amazones du sport » recouvre conjointement le remède et le mal, la renaissance et la décadence. C’est à une catégorie également nouvelle de Pygmalions républicains, à la fois professeurs de gymnastique et médecins, qu’il incombe de résorber cette série de contradictions.  Les figures mythologiques fixées par l’art de la statuaire antique, et même les guerrières du Dahomey, également admirées par les professeurs de culture physique, sont autant de représentations qui concourent à dépasser l’eugénisme et le racisme ambiants : à travers les corps parfaits des « Amazones du sport », c’est la perfection morale et physique de l’humanité qui se trouve célébrée.   

    During the French Third Republic, a new sort of Amazons appears : the sportswomen. Both conservative as it celebrates the female beauty and fecondity, and subversive as a way of reaching male muscular power, the new « sport’s women » formula means good and harm, revival and decadence at the same time. A new category of Pygmalions, both gym teachers and doctors, is able to solve these contradictions. This new category celebrates antique Amazones, but also Dahomey’s warlike women, and at the same time, overtakes eugenics and racism : through the Amazon’s perfect bodies, they celebrate the moral and physical perfection of the whole humanity.  

  • Catherine Blais
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Catherine Blais est docteure en littératures de langue française. Sa thèse, réalisée à l’Université de Montréal sous la direction d’Andrea Oberhuber, portait sur les représentations textuelles et iconographiques de fugitives, c’est-à-dire de femmes cyclistes, automobilistes et aviatrices, produites entre la Belle Époque et la Seconde Guerre mondiale.

    Au début du XXe siècle, les écrivains et les artistes visuels découvrent en la chauffeuse, née avec l’invention de l’automobile, une nouvelle figure susceptible de nourrir leurs œuvres. Pour donner un corps et un visage à cette femme dépourvue, à ses débuts, d’un imaginaire lui étant propre, ils s’inspirent ouvertement du mythe de l’Amazone, cette autre figure associée à l’émancipation féminine. Si l’automobiliste a hérité de la silhouette athlétique, de la vigueur physique et de l’esprit de lutte de son ancêtre, elle s’en distingue cependant par son goût pour la vitesse, source de puissance et de plaisir. À travers l’exemple des pionnières Camille du Gast et Violette Morris, ainsi que l’étude de la figure de Danièle Kimris, héroïne de L’Aventure sur la route (1925) de Raymond de Rienzi, l’article cherche à montrer en quoi la chauffeuse constitue une (ré)incarnation moderne de l’Amazone.

    In the early twentieth century, writers and visual artists discovered in the female motorist, born with the invention of the automobile, a new figure that would likely fuel their imagination. To characterize her, they were openly inspired by the myth of the Amazon, another figure associated with female freedom. If the female motorist has inherited the athletic silhouette, the physical vigor and the sense of competition of her ancestor, she, however, differed in her love of speed, which was a source of power and pleasure. Through the example of the pioneers Camille du Gast and Violette Morris, as well as the study of the character of Danièle Kimris, protagonist of L’Aventure sur la route (1925) by the french novelist Raymond de Rienzi, we shall see how the female motorist can be considered a modern Amazon.

  • Marie-Claude Dugas
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Marie-Claude Dugas est docteure en littératures de langue française. Sa thèse, intitulée Palimpsestes de la femme nouvelle dans le récit moderniste au féminin : 1900-1940, a été soutenue en 2017 à l’Université de Montréal. Elle est la codirectrice, avec Andrea Oberhuber et Alexandra Arvisais, de l’ouvrage collectif Fictions modernistes du masculin-féminin : 1900-1940, publié aux PUR en 2016.

    Cas rare de femme émancipée aux yeux de la loi de son époque, héritière d’une fortune familiale colossale, l’Américaine Natalie Barney (1876-1972), surnommée l’Amazone par Rémy de Gourmont, adopta Paris comme lieu de résidence dès la fin de l’adolescence. Affichant délibérément son désir lesbien, elle participa pleinement à la vie sociale et culturelle de sa communauté. Si ses œuvres sont quasi oubliées aujourd’hui, il est possible de prendre la mesure du rôle qu’elle joua dans le réseautage entre artistes de tous horizons. Pendant des décennies, elle tint salon dans son appartement de la rue Jacob. En outre, elle fonda en 1927 une Académie des femmes pour faire contrepoids à l’Académie française dont les femmes étaient exclues. Le présent article s’intéresse à la façon dont le mythe de l’amazone reprend vie dans les actions posées par Natalie Barney de même que dans les nombreuses représentations fictionnelles de l’auteure. Il explore plus largement l’influence qu’elle exerça sur le milieu littéraire du premier vingtième siècle.

    Inheriting a sizeable fortune, Natalie Barney (1876–1972) is a rare example of an emancipated woman according to the judicial customs of her time. This Amazon, as Remy de Gourmont named her, chose Paris as her home town when she was still a teenager. Overtly homosexual, she participated in the social and cultural life of her community. Although today her literary production appears all but forgotten, one has to recognize the significant role she played in establishing a creative community enabling contact between artists from different horizons. For decades, she hosted a salon in her apartment on the Rue Jacob. She also created an Académie des femmes in 1927, a counterpart to the Académie française from which women were excluded. This article strives to understand how the actions of Natalie Barney, as well as her many fictional representations, revive the mythical figure of the Amazon. More generally, it explores the influence Barney had on the literary scene of the first half of the 20th century.

  • Maria Rosa Lehmann
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Maria-Rosa Lehmann est docteure en histoire de l’art de l’Université Sorbonne-Panthéon. Elle a été boursière de Brown University, de Cornell University, et du laboratoire Labex CAP. Elle a été membre de plusieurs équipes d’exposition, entre autres au Musée du Louvre pour l’organisation d’Une brève histoire de l’avenir. Elle travaille en ce moment sur les cérémonies-performances de l’artiste québécois Jean Benoît. En parallèle, elle s’intéresse aux questions liant féminisme et art.

    Dans Wonder Woman, William Moulton Marston met en scène une puissance féminine novatrice pour son époque. En rompant avec la domination – selon Marston intrinsèque au système patriarcal –, l’Amazone et ses sœurs fondent leurs relations sur le principe de soumission affectueuse. Il en résulte une société utopique et pacifique, Paradise Island, cachée du monde l’homme. Toutefois, malgré ses traits féministes, Wonder Woman pose un problème, car elle est construite sur les stéréotypes féminins-masculins, et de nombreuses scènes de bondage semblent annuler la puissance féminine défendue par Marston. Selon sa conception, ce bondage fait cependant sens ; hors de Paradise Island, il agit comme instrument pour montrer la nécessité de libérer la femme des systèmes d’oppression masculins. Sur Paradise Island, monde clos où les règles sociétales extérieures ne s’appliquent pas, la réciprocité du bondage souligne l’égalité entre toutes, impossible à atteindre dans la société patriarcale. Cette insistance sur le bondage communautaire est ce qui distingue le plus la Wonder Woman de Marston de toutes les autres incarnations de l’héroïque Amazone.

    In the Wonder Woman comic books, the legendary heroine and her Amazon sisters create a utopian and pacifist society, Paradise Island, founded on the principle of loving submission, which is described by William Moulton Marston as an alternative to man’s struggle for domination. Yet, despite its feminist elements, Wonder Woman remains problematic: first, Marston based the (fetishized) female protagonist on gendered stereotypes, and secondly, the numerous bondage scenes seem to undermine the empowering notion of feminine strength. However, in considering Marston’s theories, these sexualized images make sense; beyond Paradise Island, they are instruments demonstrating the importance of female emancipation from male oppression. On Paradise Island, a closed-off space untouched by customary rules applicable to the outside world, the reciprocity of bondage emphasizes equality between all, an impossible model for patriarchal society. This insistence on community-based bondage is what distinguishes Marston’s Wonder Woman from all her later incarnations of the heroic Amazon figure.

  • Camille Anctil-Raymond
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Camille Anctil-Raymond est candidate à la maîtrise en littératures de langue française à l’Université de Montréal. Dirigé par Andrea Oberhuber, son projet de mémoire porte sur la performativité et les stratégies de « resignification » de l’injure à l’œuvre dans la poésie de Catherine Lalonde, Chloé Savoie-Bernard et Josée Yvon.

    Violente, vulgaire et iconoclaste, l’œuvre de la poète québécoise Josée Yvon ne fait consensus nulle part et demeure marginale au sein même de la contre-culture et du féminisme québécois auxquels elle est pourtant durablement associée. Donnant voix aux danseuses, aux travesties, aux junkies, aux violées et autres mal-aimées qui peuplent « le vrai Bordel de la vie », Yvon prend radicalement parti pour les plus vulnérables et les opprimées ; c’est en cela que sa poésie – peut-être malgré elle – fait communauté. À travers une lecture attentive de Filles-commandos bandées (1976), cet article se propose d’étudier comment la « fée mal tournée », malgré sa résistance au collectif, rassemble dans sa poésie une multitude de guerrières kamikazes prêtes à tout pour déjouer les pouvoirs qui les assaillent. Dans une réflexion en trois temps, nous nous pencherons sur les rapports à la communauté, au sacrifice et au pouvoir qu’entretient la poésie yvonnienne tout en tâchant de déceler comment ses personnages peuvent être rapprochés de ces mythiques femmes au sein coupé vivant en marge de la Cité : les Amazones.

    Violent, vulgar and iconoclastic, the work of Quebec poet Josée Yvon does not reach consensus anywhere and remains marginal within Quebec’s counter-culture and feminism, to which she is nevertheless widely associated. Giving voice to the dancers, transvestites, junkies, abused and other outcasts who populate “le vrai Bordel de la vie”, Yvon radically sides with the most vulnerable and the oppressed; that is where her poetry – perhaps in spite of herself – builds community. Through an attentive reading of Filles-commandos bandées (1976), this paper intends to study how this “fée mal tournée”, in spite of her resistance to the collective, gathers in her poetry a multitude of kamikaze warriors ready to do anything to foil the powers that assail them. In a three-part reflection, we will examine the connections between Yvon’s poetry and the poles of community, sacrifice and power while trying to detect how its characters can be compared to these mythical women living on the margins of the City: the Amazons.

  • Une Amazone peut en cacher une autre

  • Henri Scepi
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Professeur à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, Henri Scepi est spécialiste de la poésie française de la seconde moitié du XIXe siècle. Auteur de plusieurs essais sur l’œuvre de Jules Laforgue, il a également publié Poésie vacante. Nerval, Mallarmé, Laforgue (ENS Édition, 2008) et Théorie et poétique de la prose, d’Aloysius Bertrand à Léon-Paul Fargue (Champion, 2012). D’autres de ses travaux portent sur Hugo, Nerval, Baudelaire, Lautréamont, Rimbaud, Verlaine. Il s’intéresse aussi au roman du XIXe siècle, auquel il a consacré plusieurs essais (Flaubert, Hugo romancier, Zola). Il a édité trois romans de Jules Verne dans la Bibliothèque de la Pléiade (2012-2016). Parmi ses dernières publications figurent : Rimbaud/Verlaine, Un concert d’enfers, en collaboration avec S. Dupas et Y. Frémy, Gallimard, coll. Quarto, 2017 ; Hugo, Les Misérables, avec la collaboration de D. Moncond’huy, Gallimard, La Pléiade, 2018.

    S’il n’y a pas d’Amazones au sens strict dans les Moralités légendaires de Laforgue (1887), un monde des femmes est bel et bien constitué et présenté, à part, comme une organisation offensive, armée d’emblèmes et de symboles qui attestent la continuité ou plus exactement la porosité des modèles et des figures qui en assurent la cohésion. Cet article montre comment la silhouette de l’Amazone – conforme à sa stature mythique – se glisse ici et là, subrepticement entre les gestes et les discours et se superpose à d’autres héroïnes plus nettement identifiées (Salomé, Syrinx…). Elle désigne un point de fuite, à partir duquel peut être réévaluée une logique d’affrontement qui entretient le jeu de la domination et de l’assujettissement, où les fonctions établies sont toujours susceptibles de varier et de se décliner différemment : et si l’homme n’était pas si masculin qu’il le prétend et la femme, l’instrument d’un fatum confondu avec l’irréfragable menée de l’instinct ?

    Strictly speaking, there are no Amazons in Laforgue’s Moralités légendaires (1887), and yet a world of women is, indeed, established and presented as an aggressive and isolated organization, armed with emblems and symbols that demonstrate continuity, or more precisely the porosity of patterns and figures that ensure cohesion. This article demonstrates how the silhouette of the Amazon – in keeping with her mythic stature – creeps in here and there, surreptitiously between gestures and discourse, and blends with heroines otherwise more clearly identifiable (Salomé, Syrinx…). The Amazon in fact indicates a vanishing point, enabling a re-evaluation of a symbolic battle between domination and subjugation, where established functions are always susceptible to vary and to form differently: what if man were not so masculine as he makes out, and if woman were an instrument of a fatum conflated with the irrefutable drive of instinct?

  • Laetitia Hanin
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Laetitia Hanin est chercheuse postdoctorale à l’Université de Montréal. Elle a soutenu en 2017 une thèse intitulée « En lisant, en écrivant : la pratique intertextuelle de George Sand » (Université Catholique de Louvain, Belgique). Ses travaux portent sur les poétiques narratives du XIXe siècle, l’intertextualité et les héritages littéraires, et la littérature féminine. Elle a publié récemment Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée (Atlande, « Clefs Concours », 2018, 300 p.) et L’Intratextualité dans le roman français du XIXe siècle (dossier de Les Lettres romanes, Turnhout, Brepols Publisher, 2017, 1-2, 184 p.).

    Partant du principe que le mythe des Amazones est d’une grande efficace pour penser la différence des sexes, cet article étudie les convocations explicites et implicites de ce mythe dans l’œuvre de George Sand, à une époque où le féminisme n’a pas encore vu le jour et où la revendication publique de l’égalité des sexes à laquelle invitent les Amazones est périlleuse. L’usage double que Sand fait du mythe – effaçant ses origines mais empruntant certaines de ses idées fortes – montre l’efficace de celui-ci pour penser les rôles sociaux de sexe et donc la pertinence qu’il y a à interroger sa présence dans la littérature et les arts pour répondre à des questions de genre. Trois lieux d’observation sont choisis pour cette étude : la convocation explicite des Amazones dans l’œuvre fictionnelle et les écrits intimes de Sand ; ses personnages de femmes fortes ; la récurrence d’un type : la femme qui exerce une royauté morale sur un village ou une commune.

    Assuming that the myth of the Amazons is very effective in thinking about the difference between the sexes, this article examines the explicit and implicit convocations of this myth in George Sand’s work, at a time when feminism did not still emerging and where the public claim of gender equality to which the Amazons invite is perilous. Sand’s dual use of this myth – erasing his origins but borrowing some of its strong ideas – shows his effectiveness in thinking of the social roles of sex and therefore the relevance of questioning his presence in literature and the arts to answer questions of gender. Three places of observation are chosen for this study: the explicit convocation of the Amazons in the fictional work and the intimate writings of Sand; his characters of strong women; the recurrence of a type: the woman who exercises a moral royalty over a village or a commune.

  • Vicky Gauthier
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Vicky Gauthier est docteure en lettres et chargée de cours à l’UQAC. Sa thèse, Le roman monstre ou la poétique du fantastique du monstrueux moral chez Rachilde, a porté sur l’étude de l’œuvre romanesque de l’écrivaine française, sous l’angle de la sociologie du texte et de son inscription générique dans un fantastique fin-de-siècle. Elle a publié plusieurs articles, entre autres, dans Voix plurielles et poursuit ses recherches sur les romans de femmes en France de 1900 à l’entre-deux-guerres.

    Tandis que le stéréotype de la femme fatale domine cette littérature essentiellement masculine et misogyne, où elle n’est qu’objet de désir insaisissable et dangereux – plutôt que véritable sujet –, l’écrivaine française Rachilde, née Marguerite Eymery (1862-1957), propose quant à elle une héroïne décadente bien différente de ses collègues masculins, une héroïne à part entière – avec une conscience, des opinions, une histoire, bref, une existence qui lui est propre. Sorte d’hybride entre cette femme fatale mortifère et le célibataire esthète fin-de-siècle, elle est une amazone étrange, tout aussi excentrique et dangereuse par sa lutte constante contre la société et ses valeurs bourgeoises pour acquérir sa liberté, liberté difficile à atteindre pour une femme au XIXe siècle et même au début du siècle suivant. À travers un survol de l’œuvre romanesque de Rachilde, une typologie de cette amazone décadente, unique en son genre pour l’époque, sera esquissée ainsi que ses traits constitutifs. 

    The femme fatale stereotype dominates essentially masculine and misogynistic literature, in which she is nothing more than an object of elusive and dangerous lust, rather than a real subject. And yet, the French writer Rachilde, born Marguerite Eymery (1862–1957), offers readers a decadent figure quite unlike her male counterparts; she is a full-fledged heroine with a conscience, opinions, a back story and—in short—an existence of her own. As a sort of hybrid between a menacing femme fatale and the fin-de-siècle aesthete bachelorette, she is a strange Amazon, rendered again more eccentric and dangerous by her constant battle—against society and its bourgeois values—to acquire her freedom, a freedom that relates more broadly to the hard-won fight for women’s suffrage beginning in the 19th century, continuing to the following century. Accompanied by an overview of Rachilde’s novels, the article will offer a typology of this unique and decadent Amazon as well as her constituent features. 

  • Charles Plet
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Charles Plet est doctorant en cotutelle à l’Université de Montréal et l’Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle sous la direction d’Andrea Oberhuber et de Henri Scepi. Après s’être intéressé à la souffrance féminine chez quatre écrivains catholiques, il étudie, dans une perspective d’histoire littéraire et culturelle, la figure de la « jeune fille » dans le roman catholique de l’entre-deux siècle en France (1880-1930). Il est inscrit au CRP19 de l’université Paris III et est membre étudiant de Figura.

    Cet article porte sur une figure littéraire en vogue au tournant des XIXe et XXe siècles, la « femme nouvelle », telle qu’elle est mise en fiction dans un corpus ordonné à la foi : le roman traditionaliste catholique. On s’intéressera plus particulièrement à l’œuvre de deux romanciers catholiques majeurs du tournant du siècle : Henry Bordeaux et René Bazin. Inquiets de la montée en puissance de l’individualisme et de la laïcité républicaine au sein de la société française, qui risquent d’éloigner les femmes de leur devoirs sociaux (de mère-épouse et de croyante), ces romanciers réagissent en écrivant des romans à thèse empreints de valeurs catholiques autorisées : il s’agit, à travers une rhétorique de la foi et une mise en valeur(s) de la Tradition, d’inciter les liseuses à se détourner du mauvais exemple qu’incarne la « femme nouvelle », avatar moderne de l’Amazone antique. En prenant appui sur deux œuvres emblématiques de la veine traditionaliste (La Peur de vivre [1902] d’Henry Bordeaux et Davidée Birot [1912] de René Bazin), on étudiera donc les enjeux thématiques et textuels de la mise en fiction d’une figure nouvelle qui, à travers les dilemmes moraux qu’elle déclenche, constitue un agent idéal pour (re)mettre en avant le culte des valeurs traditionnelles (la famille et le mariage chrétiens).

    This article shall concentrate on a character in vogue at the turn of the 20th century, the “New Woman”, as it is fictionalized in the works of two French novelists who wrote in support of traditional Catholicism: Henry Bordeaux and René Bazin. Afraid of the implications of the republican value of laïcité and of the growing individualism spirit of the time, which may turn women away from their traditional familial roles, these novelists react by writing romans à thèse that are heavily influenced by Christian thinking. Through the employment of specific rhetorical strategies, Henry Bordeaux and René Bazin try to keep young readers at a safe distance from real “New Women” (modern Amazons). We shall study two novels in particular: Henry Bordeaux’s La Peur de vivre (1902) and René Bazin’s Davidée Birot. We shall show that through the representation of the New Women’s moral dilemmas, the two Catholic writers are able to promote the cult of traditional values (the Christian marriage and family life).

  • Patrick Bergeron
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Patrick Bergeron est professeur titulaire au département d’études françaises de l’Université du Nouveau-Brunswick à Fredericton. Spécialiste des rapports entre la littérature et la mort, il mène des recherches dans trois domaines principalement : la littérature européenne comparée (surtout de France et d’Autriche) du XIXe siècle à nos jours ; le roman des femmes ; les littératures de l’imaginaire (plus particulièrement les dystopies et les fictions apocalyptiques). Il est l’auteur de deux monographies : Décadence et mort chez Barrès et Hofmannsthal. Le point doré de périr (Nota bene, 2013) et Nécrophilie. Un tombeau nommé désir (Murmure, 2013). Il a édité plusieurs ouvrages collectifs, dont Passées sous silence. Onze femmes écrivains à relire (Presses universitaires de Valenciennes, 2015) et Habiter la littérature. Mélanges offerts à Hans-J. Greif (avec F. Ouellet, L’instant même, 2016), et il a publié des dizaines d’articles dans des revues internationales. Il collabore régulièrement aux périodiques savants University of Toronto Quarterly et Frontières, ainsi qu’au magazine littéraire Nuit blanche.

    Cet article examine l’évolution des rapports hommes-femmes et du fantasme de la femme libre à partir de trois récits d’amazones ayant pour auteurs Alexandre Dumas, Leopold von Sacher-Masoch et Renée Dunan. La guerre des sexes que sous-tend la figure de l’amazone exprime moins une hostilité dirigée contre les hommes que le refus de se laisser imposer un destin par ceux-ci. 

    This paper explores the evolving relationships between men and women and the prospect of a free womanhood using three tales of Amazons written by Alexandre Dumas, Leopold von Sacher-Masoch and Renée Dunan. The battle of the sexes, which is contained in the Amazon figure, is less a sign of hostility against men than a rejection of a male-imposed destiny. 

  • Nadine Schwakopf
    Auteure
    Zusammenfassung
    Résumé
    Abstract

    Nadine Schwakopf a fait des études de droit à l’Université de Passau (Allemagne) et à University of Western Australia. Après un séjour de travail dans le milieu politico-administratif, elle a entamé des études de deuxième cycle au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal. Poursuivant son doctorat au Département des langues et des littératures germaniques de Yale University, elle a obtenu son Ph.D. en 2017. Après un stage comme adjointe à la conservation de livres rares et de manuscrits à la Beinecke Rare Book and Manuscript Library (New Haven), Nadine Schwakopf occupe depuis 2018 le poste postdoctoral de College Fellow au Département d’études germaniques de Harvard University.

    Dieser Beitrag beleuchtet die Bedeutung des Amazonenmotivs im Werk der österreichischen Literaturnobelpreisträgerin Elfriede Jelinek vor dem Hintergrund zweier sich scheinbar ausschließender poetischer Ansätze, nämlich der Mythenfortschreibung und der Mythen-„Störung“. Anhand der exemplarischen Lektüre des Theatertextes Ein Sportstück (1998) wird die Jelinek’sche Amazone zunächst als eine „Vermischungsfigur“ identifiziert, in der sich die Instanz der Kriegerin und die Instanz der schreibenden Frau kreuzen und dergestalt einen „Störfall Amazone“ erzeugen. Insbesondere wird dabei nachgewiesen, dass Jelineks Störung des Mythos als gegenständlich-figürlich wirkende Schreibstrategie zu verstehen ist, die sich in der changierenden Körperlichkeit der Amazone und im Multiplizieren der Sprechpositionen verdichtet. In einem nächsten Schritt wird erörtert, dass die Figur der Amazone als eine Art Deckkonzept für Elfriede Jelineks eigene Schreibweise sowie ihre Position als Autorin fungiert. Wir werden darlegen, dass Die Amazone als Figur der Selbstreferenz setzt in Jelineks Werks insgesamt ein umspannendes poetisches Kalkül in Szene.

    Cet article vise à appréhender le motif de l’Amazone dans l’œuvre de l’écrivaine autrichienne Elfriede Jelinek en tant que « mise en figure » d’une poétique ambiguë et apparemment contradictoire, qui consiste à la fois dans la reconduction et dans la déconstruction du mythe ancien entourant le célèbre peuple de femmes guerrières. Par l’analyse de la pièce de théâtre Ein Sportstück (1998), nous identifierons d’abord l’Amazone jelinekienne comme une apparition mixte, voire polyvalente, conjuguant la figure de la guerrière et celle de la femme auteur. Nous démontrerons que l’entrecroisement de ces deux instances identitaires féminines se traduit dans la corporéité changeante de l’Amazone et que, par-là même, le corps de celle-ci parvient à faire rejaillir une poétique apparentée au concept de « Störung » (dérangement) que l’on connaît notamment du domaine des sciences de la communication. Comme nous verrons, c’est à travers le polymorphisme de l’Amazone que Jelinek meut et détourne le fond mythique engendrant cette même figure, et qu’elle la conçoit comme le noyau d’une véritable poétique du dérangement. Dans l’étape suivante de notre réflexion, nous expliciterons que la figure de l’Amazone sert de symbole autoréférentiel désignant Elfriede Jelinek en tant que femme auteur ainsi que sa propre stratégie d’écriture. Ainsi, l’Amazone s’avère, d’un côté, un élément textuel spéculaire tenant lieu de Jelinek en tant que femme auteur. De l’autre, cette figure donne corps à une poétique qui se propose de sonder les limites du scandaleux.

    The article investigates the significance of the Amazon motif in the works of Austrian Nobel Prize Laureate Elfriede Jelinek. Against the backdrop of two seemingly irreconcilable poetic stances, namely the consolidation and the deconstruction of the Amazon myth, we shall anchor our reflection in an exemplary reading of the 1998 theater text Ein Sportstück. In so doing, we shall identify the Jelinikian Amazon as a heterogeneous textual instance in which the figure of the woman warrior and the figure of the woman writer intermingle. We will show that the confluence of these identitarian instances notably resonates in the fluctuating corporeality of the Amazon, i.e. that the Amazon’s very bodiliness is designed to echo Jelinek’s underlying poetics of “Störung” (perturbation). As we will see, it is by staging the polymorphism of the Amazon that Jelinek works through and destabilizes the mythical sources that engender this very figure. In the next step, we shall examine how the figure of the Amazon comes to constitute a self-referential textual element that designates both Jelinek as a woman writer and her defiant poetics (écriture). In this regard, the Amazon can on the one hand be understood as a textual instance of specularity, i.e. as a placeholder for the – yet – ungraspable author Elfriede Jelinek. On the other, we shall depict how this figure gives shape to a poetics that is bent on articulating female dissidence.

  • Amazonomachie utopique/dystopique

  • Jean-Philippe Beaulieu
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Professeur au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, Jean-Philippe Beaulieu s’intéresse, dans une perspective rhétorique, aux écrits des XVIe et XVIIe siècles qui témoignent de l’émergence de la parole féminine au début de la modernité. En 2014, sous le titre Remontrances, prophéties et confessions de femmes (1575-1650), il a fait paraître chez Classiques Garnier l’édition critique de courts textes polémiques porteurs de signatures féminines. 

    Aux XVIe et XVIIe siècles, l’historiographie relative à Jeanne d’Arc met surtout en relief le courage et les aptitudes guerrières de celle que l’on considère alors comme la déclinaison chrétienne par excellence de l’Amazone antique. Si divers écrits rappellent discrètement que la Pucelle d’Orléans possède aussi un don divinatoire, c’est dans quelques pamphlets de la première moitié du XVIIe siècle que cet aspect constitue l’axe central du propos. En effet, ces textes de circonstance font « renaître » Jeanne d’Arc à une autre époque en lui donnant une voix prophétique qui lui permet de commenter certains événements courants, en tablant sur les attributs guerriers les mieux connus de la locutrice pour assurer la crédibilité d’un discours politique soucieux des intérêts de la nation. Ce faisant, ces pamphlets font se toucher – mais sans se superposer – deux traditions antiques de femmes exceptionnelles : l’Amazone et la Sibylle, liées respectivement à la prise en charge, par une figure féminine, de l’action et du discours.

    During the early modern period, most historiographical writings pertaining to Joan of Ark bring forward the military attributes of this modest young girl then considered by many as the superlative Christian Amazon. Even though Joan’s divinatory powers are generally broached with caution, a few pamphlets published during the first half of 17th century fully exploit this aspect. These texts bring Joan back to life as a prophetic figure who comments current political events, while using her well known military attributes in order to bring legitimization to a discourse that has the nation’s best interests at heart. Hence, these pamphlets bring together two traditions of exceptional women from Antiquity : the Amazon and the Sibyl, respectively associated with the mastery, by a feminine figure, of action and discourse.

  • Pascale Joubi
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Détentrice d’un mémoire de maîtrise sur le mythe et le monstre dans l’œuvre de Nelly Arcan, Pascale Joubi est présentement doctorante au Département des littératures de langue française à l’Université de Montréal sous la direction d’Andrea Oberhuber. Sa thèse porte sur la reconfiguration du mythe des Amazones dans les œuvres littéraires et picturales en France de la Belle Époque jusqu’à aujourd’hui. Elle est coresponsable du septième numéro de la revue MuseMedusa sur le retour des Amazones dans la littérature et l’art modernes (2019). Elle a participé aux ouvrages collectifs Fictions modernistes du masculin-féminin, 1900-1940 (PUR, 2016), Nelly Arcan, trajectoires fulgurantes (Remue-ménage, 2017), Les folles littéraires, des folies lucides. Les états borderline du genre et ses créations (Nota bene, 2019). Son champ de spécialisation est la réécriture des mythes, notamment féminins, l’écriture des femmes et les études de genre.

    Deux romans de Françoise d’Eaubonne, Le Satellite de l’Amande (1975) et Les Bergères de l’Apocalypse (1977), parus au moment où la deuxième vague féministe secouait l’Occident, offrent un aperçu fictif de ce à quoi pourrait mener une révolution inspirée des Amazones : une guerre des sexes postapocalyptique, victoire des femmes, extermination des hommes, fondation d’un gynécée autour du féminin comme valeur suprême et entrée dans l’Ère Ectogenèse. Alors que Le Satellite de l’Amande dépeint l’Eden qu’est devenue la terre aux mains des femmes, laissant à peine transparaître les doutes de la narratrice qui remet en question l’annihilation des hommes à la fin de la révolution, Les Bergères de l’apocalypse proposent un retour détaillé sur le fil des événements ayant conduit les femmes à une prise complète du pouvoir. Pour ce faire, elles ont dû former une communauté de guerrières solide, faisant face aux hommes et au système patriarcal qui leur ont depuis toujours accordé la deuxième place dans la société. C’est alors à travers la guerre et la célébration des victoires obtenues, toutes deux fortement marquées par le sacrifice, que cette sororité féminine internationale se constitue pour monter au trône de l’univers dans une gigantesque fête monstrueuse.

    Two novels by Françoise d’Eaubonne, Le Satellite de l’Amande (1975) and Les Bergères de l’apocalypse (1977), published when the second-wave feminism was shaking the Western world, offer a fictitious glimpse of what a revolution inspired by the Amazons could lead to: a post-apocalyptic war of the sexes, victory of women, extermination of men, foundation of a gynaeceum that has the feminine as a supreme value and the beginning of the Ectogenesis Era. While Le Satellite de l’Amande depicts the Eden that has become the land in the hands of women, showing barely the doubts of the narrator who questions the annihilation of men at the end of the revolution, Les Bergères de l’apocalypse provides a detailed return on the thread of events that led women to a complete takeover of power. To succeed, they had to form a strong community of female warriors, facing the men and the patriarchal system that have always given them the second place in society. It is then through war and celebration of obtained victories, both heavy with sacrifices, that this international feminine sorority is constituted to rise to the universe’s throne in a gigantic monstrous fête.

  • Angélique Salaün
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Angélique Salaün est doctorante en troisième année à l’Université de Rouen-Normandie dirigée par A. Ferry et S. Provini, sur le sujet « Femmes guerrières / Femmes en guerre dans la fantasy épique francophone et anglo-saxonne », sélectionné par l’ED 558 HMPL, financé par un contrat doctoral. Elle a collaboré avec Yohann Chanoir au Dictionnaire de la Fantasy (Vendémiaires, 2018) par l’entrée « Femmes guerrières ».

    Dans son cycle tentaculaire La Romance de Ténébreuse, Marion Zimmer Bradley crée une véritable communauté de femmes refusant de se soumettre aux règles de la société ténébrane extrêmement patriarcale. Le nom de cette communauté pose question : alors que les Ténébrans ont tout oublié de leurs origines terriennes ils utilisent le terme « Amazones ». Mais dans le deuxième tome de la trilogie que nous évoquons, le mot « Renonçantes » vient remplacer celui d’Amazones. Ainsi les autochtones et les Terriens utilisent deux vocables différents pour désigner ces femmes qui doivent lutter contre les hommes qui nient leur liberté mais aussi contre les stéréotypes véhiculés par l’appellation « Amazone ».  

    Alors qu’en fantasy l’Amazone est très souvent une figure solitaire, unique en son genre, Marion Zimmer Bradley développe ici volontairement l’aspect communautaire de l’imaginaire amazonien, communauté qui s’incarne également parmi les lecteurs de Ténébreuse puisque de jeunes autrices vont s’emparer des Amazones Libres pour écrire elles aussi sur les femmes et leur lutte pour la liberté.

    In her diverse and expansive series, The Darkover Series, Marion Zimmer Bradley creates a community of women refusing to submit to the rules of the patriarchal society, Darkover. The name of this community raises the question: while Darkovans have entirely forgotten their origins as Terrans, they use the word “Amazons.” However, in the second novel of the trilogy, the word “Renunciates” replaces “Amazons.” In fact, the Darkovans and the Terrans use two different terms to refer to those women who, while fighting against the men who deny their freedom, they undermine a historically—and mythically—“Amazonian” persona.

    In fantasy, the Amazon typically embodies a lonely figure; she is one of a kind, and yet in Marion Zimmer Bradley’s adaptation of the myth, the author deliberately develops the community aspect relating to the Amazon. This community also reflects the readers of the Darkover series, young women writers using the Free Amazons to represent female emancipation. 

  • Ariane Ferry
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Ariane Ferry est professeure des universités en Littérature comparée (université de Rouen Normandie, France) et membre permanent du CÉRÉdI – EA 3229. Spécialiste de mythocritique et de réécritures, elle travaille en diachronie de l’Antiquité à la période contemporaine. Avec Sandra Provini, elle porte depuis 2016 un projet intitulé La Force des femmes, hier et aujourd’hui. Pour ses publications, voir <http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/main/?ariane-ferry.html>.

    L’histoire moderne de la réception du mythe des Amazones révèle sa bipolarité du point de vue du genre, le mythe masculin d’exclusion des femmes du champ social et politique cohabitant avec un mythe féminin d’émancipation. Certaines œuvres font entrer en tension les deux pôles d’un scénario où le cauchemar des uns est l’idéal des autres, où l’utopie émancipatrice se dévoie en une gynocratie contraire aux aspirations individuelles (Michel), voire totalitaire (Quiriny). Ces deux dystopies actualisent le mythe pour décrire des communautés de femmes identifiées, ou identifiables comme Amazones, à travers leur histoire et leurs récits de fondation, leurs croyances, leurs relations aux hommes et aux enfants, mais aussi la façon dont elles vivent ensemble (organisation politique et sociale, sexualité), représentations dont l’article interroge l’inscription axiologique, notamment au prisme de la valeur amazonienne qu’est la sororité.  

    The reception modern history of the Amazons myth reveals its bipolarity from the point of view of gender, the male myth of women exclusion from the social and political field coexisting with a feminine myth of emancipation. Some works bring tension to the two poles of a story where the nightmare of the ones is the ideal of the others, where the emancipatory utopia devolves itself into a gynocracy opposite to individual aspirations (N. Michel), even totalitarian (B. Quériny). These two dystopias actualize the myth in order to describe women communities, identified, or identifiable as Amazons, through their history and their foundation narratives, their beliefs, their relationships to men and children, but also the way they live together (political and social organization, sexuality), all representations whose paper questions the axiological inscription, especially to the prism of the Amazonian value of sorority.

  • Créations (volet dirigé par Catherine Mavrikakis et Geneviève Robichaud)

    Flèches, javelots et haches

  • Valérie Rauzier
    Auteure

    Valérie Rauzier vit à Oslo où elle enseigne l’anglais et le cinéma. Elle est l’auteure d’une thèse de doctorat d’anglais intitulée Diamanda Galás et Kathy Acker : contre-pouvoir à corps et à cris, rédigée sous la direction de Claude Chastagner de l’université Paul Valéry, Montpellier 3 en France. Elle travaille actuellement sur un numéro de la collection Profils américains consacré à Kathy Acker et dont la parution est prévue pour 2021.

  • Eftihia Mihelakis
    Auteure

    Eftihia Mihelakis est née en 1982 à Montréal. Elle vit depuis 2016 au Manitoba où elle enseigne la littérature à l’Université de Brandon. Son premier livre, La virginité en question ou les jeunes filles sans âge, est paru en 2017 aux Presses de l’Université de Montréal. Elle a publié dans les revues Françoise Stéréo, Liberté et Spirale des essais et des textes de fiction.

  • Céline Cadaureille
    Artiste

    Céline Cadaureille est née en 1981, elle vit et travaille en France à Saint-Étienne. Suite à un double cursus entre les Beaux-Arts et l’Université d’arts plastiques, elle développe un travail de recherche engagé à la fois dans la théorie et la pratique. Elle est membre associée du laboratoire LLA-Créatis où elle a soutenu sa thèse intitulée « L’obscénité et les limites du voir ». Aujourd’hui rattachée au CIEREC, elle poursuit ses recherches sur les représentations des désirs et des peurs à travers la sculpture, l’installation et la performance. Elle a contribué à de nombreux ouvrages collectifs et a récemment publié La dynamique du mou (éd. PUM). En tant qu’artiste, elle participe régulièrement à des expositions collectives de niveau national et travaille actuellement pour une exposition personnelle au musée des moulages de Lyon (mai 2020). Elle a également reçu différents prix et aides, par exemple en 2011 de la DRAC Midi-Pyrénées pour une aide à la création individuelle et, plus récemment, de la DRAC Rhône-Alpes Auvergne pour l’achat d’un four de céramiste. Son travail artistique s’est développé à travers différentes résidences, en France, comme à la Cité internationale de Paris en 2012, mais aussi au Canada (Est Nord Est, 2011). Le Canada est d’ailleurs un pays dans lequel elle a eu l’occasion d’intervenir à plusieurs reprises. Elle fut invitée en 2015 au colloque international « Imaginaires des pornographies contemporaines » (Figura, UQAM) et elle a aussi présenté son travail artistique à travers des publications et portfolios (Revue Mot dit, no 8, Ottawa, 2016 ; Revue Inter, no 112, Québec, 2012).

  • Isabelle Boisclair
    Auteure

    Isabelle Boisclair est professeure d’études littéraires et culturelles à l’Université de Sherbrooke. Ses recherches portent sur les représentations des identités de sexe/genre et des sexualités dans les textes littéraires contemporains. Elle a dirigé ou codirigé la publication de plusieurs collectifs, dont Nelly Arcan. Trajectoires fulgurantes (Remue-ménage, 2017). Elle a également co-signé, avec Lucie Joubert et Lori Saint-Martin, Mines de rien. Chroniques insolentes, aux éditions du Remue-ménage (2015). Elle est membre du VersUS (Groupe de recherche en études littéraires et culturelles comparées du Canada et du Québec de l’Université de Sherbrooke), du RéQEF (Réseau québécois en études féministes) et du comité international de la revue Nouvelles Questions Féministes.

  • Jamie Popowich
    Auteur

    Jamie Popowich published the short story collection, Chrome Kisses, this year. He is finishing a screwball comedy novel as well as completing his PhD at Hertfordshire University.

  • Hordes et groupuscules

  • Cristina Rap
    Artiste

    Scénographe, peintre et vidéo-artiste, Cristina Rap est diplômée de l’Académie des Beaux-Arts. Elle a réalisé des courts-métrages expérimentaux et des vidéos d’animation en 2 D et 3 D, et participé à des festivals internationaux. Elle a tout récemment publié une série d’autoportraits photographiques dans la revue d’esthétique Esquisses.

  • Jamie Popowich et Angela Szczepaniak
    Jamie Popowich
    Angela Szczepaniak

    Jamie Popowich published the short story collection, Chrome Kisses, this year. He is finishing a screwball comedy novel as well as completing his PhD at Hertfordshire University.

    Angela Szczepaniak is the author of Unisex Love Poems and The Qwerty Institute (Annual Report). Szczepaniak’s next two books will be titled The Nerves Centre and Lifeforce Klepto.

  • Justina Uribe
    Auteure

    Justina Uribe est étudiante à la maîtrise en littératures de langue française (recherche-création) à l’Université de Montréal. Son mémoire porte sur le mal de vivre et les blessures de l’enfance chez Henri Michaux et Alejandra Pizarnik. Ses projets actuels explorent l’indicible et ses manifestations : elle s’intéresse aux retombées insidieuses des dictatures, au caractère infigurable de l’horreur, ainsi qu’aux œuvres expérimentales créées par des femmes dans des contextes totalitaires. Récemment, elle a publié des nouvelles dans les revues Le Pied et Filles Missiles. Elle a aussi participé à des colloques à l’Université McGill et à l’Université Catholique du Chili.

  • Aimee Wall
    Auteure

    Aimee Wall is the translator of the novels Testament and Drama Queens by Vickie Gendreau (Book*hug, 2016 and 2019) and Sports and Pastimes by Jean-Philippe Baril Guérard (Book*hug, 2017), as well as Prague by Maude Veilleux, which she co-translated with Aleshia Jensen (QC Fiction, 2019). Her writing has appeared in numerous publications, including Maisonneuve and Lemon Hound. Originally from Newfoundland, she currently lives in Montreal.

  • Marie Demers
    Auteure

    Marie Demers est auteure et étudiante au doctorat en Littératures de langue française à l’Université de Montréal. Elle y enseigne également comme chargée de cours. Elle s’intéresse particulièrement à l’avènement de la littérature jeune adulte sur la scène livresque québécoise, à la littérature jeunesse et aux manifestations de la culture populaire dans la littérature contemporaine. Son premier roman, In Between, est paru aux éditions Hurtubise en janvier 2016. Son deuxième roman, Les désordres amoureux, a vu le jour chez le même éditeur en octobre 2017. Elle a aussi publié plusieurs livres pour enfants aux éditions Dominique et compagnie, dont la série des Presque ! et des Contes culottés. Marie Demers travaille comme éditrice-pigiste aux éditions Somme toute et comme directrice de la collection « Tête dure » chez Tête première. Elle dirige actuellement un recueil de nouvelles féministes intitulé FFF (frue, folles, fortes) qui paraîtra à l’automne 2019, et elle finalise un nouveau roman, Leslie et Coco.

  • Ne pas capituler, ne pas crier victoire

  • Marie-Hélène Larochelle
    Auteure

    Marie-Hélène Larochelle est professeure agrégée à l’Université York. Ses recherches portent sur la violence dans la littérature contemporaine. Elle est l’auteure des essais L’abécédaire des monstres. Fragments de Réjean Ducharme (PUL, 2011) et Poétique de l’invective romanesque. L’invectif chez Louis-Ferdinand Céline et Réjean Ducharme (YYZ, 2008). Elle a dirigé plusieurs dossiers de publication dont Le Dire-monstre (Tangence, 2009), Identités monstrueuses. Violences et invectives dans le roman francophone européen (Présence francophone, 2010) et Monstres et monstrueux littéraires (PUL, 2008). Elle est également l’auteure d’un roman, Daniil et Vanya (Québec Amérique, coll. « Littérature d’Amérique », 2017), et de deux nouvelles, « Crudité » (dans Monstres et fantômes, Québec Amérique, coll. « La Shop », 2018) et « Phoenix » (dans Stalkeuses, Québec Amérique, coll. « La Shop », à paraître en 2019), qui travaillent la mise en esthétique de la violence.

  • Sarah Marceau-Tremblay
    Auteure

    Voyageuse solitaire, Sarah Marceau-Tremblay est une artiste multidisciplinaire et doctorante en création littéraire à l’Université de Montréal. Après des études en sciences et en piano classique, elle s’inscrit en anthropologie en 2002, fait de la recherche en psychiatrie à l’Université de Montréal et devient modèle vivant au Centre Saidye Bronfman, où elle découvre la sculpture. Autodidacte, elle travaille dans Charlevoix mais fait six solos à Montréal : Mise à nu ou Penses-tu ? (Atelier Émond, 2003) ; ¡Flots Vivan! (Galerie Espace, 2005) ; Dentelles de Béton (Galerie YellowFishArt, 2007) ; Fatum? Dentelles de béton II (Galerie du Viaduc, 2010) ; On est tous enceintes/All we are is pregnant (Maison de la culture de Pierrefonds, 2012 et itinérance au Théâtre Labordée, 2013) ; La robe de Sophie, un conte sculpté (Galerie du viaduc, 2015). En 2004, elle étudie la philosophie à la Universitat Pompeu Fabra (Barcelone) et crée une sculpture grand format avec des patients de l’hôpital Sant Joan de Deu : Aula abierta. Elle est diplômée de l’Université de Montréal en lettres et sciences humaines (spécialisation en littérature comparée) avec une maîtrise sur le processus de création : Créer. Le phénomène de la création en donnant la réplique à Antonin Artaud (2010). En 2013, elle achète une ferme à Baie-Saint-Paul et multiplie les projets en région (co-direction des Filmantropes, Résidence d’artistes [Résidence nomade], expositions collectives, conférence au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul), puis privilégie les œuvres grands formats dont Nordet et Suroît (siège social, Énergir, 2017). En 2018, elle expose Totem sans tabou (collectif 7 jours d’avance, dans le cadre du G7) et publie sa première nouvelle, Fœtus dans rue, dans la revue Moebius, no 158, « Filles, sœurs et complices de ceux qui vont pieds nus à l’envers de la vie ».

  • France Mongeau
    Auteure

    France Mongeau a publié une douzaine de livres de poésie dont le plus récent, Les heures réversibles, est paru en mars 2015 aux Éditions du Noroît. Quatre livres d’artistes font partie de ses publications. France Mongeau collabore à plusieurs revues littéraires et participe à différentes manifestations littéraires au Québec et à l’étranger. Depuis 2017, elle copilote le Laboratoire de l’écrivain des Productions Langues pendues. Elle est actuellement professeure de littérature et de français au cégep Édouard-Montpetit. Elle vit à Dunham depuis vingt-cinq ans.

  • Mohar Daschaudhuri
    Auteure

    Mohar Daschaudhuri teaches French at the University of Calcutta in Kolkata, India, since 2008. She did her Ph.D. on Francophone Quebec Literature and continues to pursue her research interest on the rewriting of mythology in the works of women writers and filmmakers in Québec and Bengal. At present, she is pursuing a federal project on the fantastic in the works of Francophone women writers in South Asia. She has also translated Marguerite Yourcenar’s Les Nouvelles Orientales from French into Bengali.

  • Intempestives

  • Guido Mattia Gallerani
    Auteur

    Guido Mattia Gallerani est chercheur postdoctoral en littératures comparées à l’Université de Bologne. Il est codirecteur du trimestriel littéraire Atelier et membre de l’organisation de Poesia Festival (Italie) depuis 2014. Il a publié le livre de poésie Falsa partenza (Ladolfi, 2014). Quelques-uns de ses poèmes ont été traduits en anglais, français, espagnol et roumain. Il a traduit en italien le livre Verlaine d’ardoise et de pluie (1998) du poète belge Guy Goffette (Kolibris, 2011).

  • Karine Légeron
    Auteure

    Karine Légeron a publié un recueil de nouvelles, Cassures (Sémaphore, 2015) et un roman, Nos vies de plume (Leméac Éditeur, 2019), ainsi que plusieurs textes dans des revues et des ouvrages collectifs.

    Actuellement candidate à la maîtrise en création littéraire de l’UQAM, elle s’intéresse aux relations entre lieu, écriture et texte ; plus précisément, elle cherche à comprendre comment un lieu influence tant le processus de création que l’œuvre elle-même. Ses travaux de recherche-création sont financés par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) et le Fonds de recherche du Québec, société et culture (FRQSC).

  • Nelly Sanchez
    Artiste

    Depuis une douzaine d’années, Nelly Sanchez est collagiste, explorant un univers où le féminin se mêle au surréalisme et à l’humour pour mettre à mal les stéréotypes. Ses œuvres, publiées dans de nombreuses revues, ont notamment illustré la traduction américaine de La Vénus à la fourrure de Sacher-Masoch, en 2015.

    Nelly Sanchez est également spécialiste de la littérature féminine française. Depuis sa thèse en 2001, qui réfléchissait à L’image de l’homme dans les œuvres romanesques de Rachilde et de Colette (1884-1945), elle n’a cessé de s’intéresser aux littératrices de la Belle Époque comme Marcelle Tinayre, Lucie Delarue-Mardrus (dont elle a fait l’édition critique de L’Ange et les pervers en 2016), et dernièrement Renée Vivien. En 2018, elle publiait l’édition critique des Recettes des Belles Perdrix, premier club gastronomique féminin français.

  • Florence Dubois
    Auteure

    Florence Dubois est à la maîtrise en littérature de langue française, option recherche-création, sous la direction de Jean-Simon Desrochers et Andrea Oberhuber à l’Université de Montréal. L’autoreprésentation, centrale à sa pratique d’écriture, de dessin et de peinture, vise l’avènement d’un « je » qui assume pleinement son statut de sujet féminin émancipé. En 2016, elle publie « Everyday Wonder », un essai créatif sur le mouvement « Black Girl Magic », dans la série « How we live » du Rookie Magazine.

  • Margot Mellet
    Auteure

    Doctorante en Littératures en langue française à l’Université de Montréal, Margot Mellet s’intéresse aux questions de littérarité et de littéracie numérique. Elle est également coordonnatrice de projet à la Chaire de Recherche du Canada en écritures numériques.

  • Pour l’aube, elles œuvrent

  • Stéphane Martelly
    Auteure

    Stéphane Martelly est professeure en Création littéraire à l’Université de Sherbrooke. Elle est également écrivaine, peintre et chercheure. Par une approche transdisciplinaire qui fait se confronter théorie, réflexion critique et création, elle poursuit une démarche réflexive sur la littérature haïtienne contemporaine, sur la création, sur les marginalités littéraires ainsi que sur les limites de l’interprétation. Elle est l’autrice d’une monographie sur le poète haïtien Magloire-Saint-Aude, Le Sujet opaque (L’Harmattan, 2001) et d’un essai en recherche-création intitulé Les jeux du dissemblable. Folie, marge et féminin en littérature haïtienne contemporaine (Nota Bene, 2016). Ses plus récentes publications : le recueil de poésie Inventaires (Triptyque, 2016) ainsi que deux fables, La Maman qui s’absentait (Vents d’Ailleurs, 2011) et L’enfant-gazelle (Remue-Ménage, 2018).

  • Tess Liem
    Auteure

    Tess Liem’s debut collection of poetry, Obits., was shortlisted for the 2019 Lambda Literary award. Her writing has appeared in Plenitude, The Puritan, Cosmonauts Avenue, and elsewhere. She lives in Montreal: Tio’tia:ke/Mooniyaang, unceded Haudenosaunee and Anishinabe territories.

  • Fanie Demeule
    Auteure

    Fanie Demeule termine un doctorat en études littéraires de l’UQAM, où elle est chargée de cours. En août 2016, elle publie Déterrer les os (Hamac), en lice pour le Prix du meilleur premier roman de Chambéry 2017 et le Prix des Libraires 2017, ainsi que lauréat du Prix du meilleur premier roman de la Biennale littéraire des Cèdres 2018. Ce roman a fait l’objet d’une adaptation théâtrale au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (2018). Elle co-scénarise trois projets cinématographiques, dont une adaptation en long métrage de Déterrer les os. En février 2019, elle fait paraître ROUX CLAIR NATUREL (Hamac, 2019), son deuxième roman.

  • Margot Mellet
    Artiste

    Doctorante en Littératures en langue française à l’Université de Montréal, Margot Mellet s’intéresse aux questions de littérarité et de littéracie numérique. Elle est également coordonnatrice de projet à la Chaire de Recherche du Canada en écritures numériques.

  • Sarah Burgoyne
    Auteure

    Sarah Burgoyne’s first collection Saint Twin (Mansfield: 2016) was a finalist for the A.M. Klein Prize in Poetry (2016), recipient of a prize from l’Académie de la vie littéraire (2017) and shortlisted for a Canadian ReLit Award. Her forthcoming manuscript 1 THE SUN is inspired by Albert Camus’ murderous beach in L’étranger and takes up the relentless heat of the sun and its potential for transference. Thelma and Louise appear. The sun sings. There is majestic astroturf. Burgoyne curates a (small) gallery and hosts a reading/performance series in her apartment called Puny Times Gallery.

  • Occuper le territoire du texte : chantiers

  • Laura T. Iléa
    Auteure

    Écrivaine et philosophe roumaine-canadienne, Laura T. Iléa a publié deux romans (Cartographie de l’autre monde, Humanitas, Bucarest, 2018 et Les femmes occidentales n’ont pas d’honneur, L’Harmattan, Paris, 2015), un recueil de nouvelles (Est, L’Harmattan, Paris, 2009), des études littéraires parmi lesquelles La littérature canadienne en infrarouge. Le nihilisme féminin (Bucarest, Tracus Arte, 2015) et Littérature et scénarios d’aveuglement – Orhan Pamuk, Ernesto Sabato, José Saramago (Paris, Honoré Champion, 2013) et une étude sur le philosophe allemand Martin Heidegger (La vie et son ombre, Éditions Idea, Cluj-Napoca, 2007). Elle est actuellement professeure de littérature comparée à l’Université Babes-Bolyai, chercheure attachée au SenseLab, Concordia et membre du Centre de Recherche des Études Littéraires et Culturelles sur la Planétarité de l’Université de Montréal.

  • Entretiens

  • Chantal Bigot et Andrea Oberhuber
    Chantal Bigot

    Depuis près de 30 ans, Chantal Bigot est libraire d’ancien à Paris à l’enseigne « les Amazones ».

  • Mathilde Cinq-Mars et Pascale Joubi
    Mathilde Cinq-Mars

    Née au Québec, Mathilde Cinq-Mars est diplômée de l’Université de Strasbourg en arts visuels. Elle s’initie par la suite au cinéma d’animation à l’Université Laval à Québec. Illustratrice à la pige, elle compte parmi ses clients plusieurs maisons d’éditions et magazines. Elle signe les illustrations d’une dizaine d’albums jeunesse et de romans graphiques. Elle vit et travaille à Trois-Rivières, au Québec, entourée de sa fille, de son amoureux et de beaucoup de fleurs.

Mise en ligne : Mathieu Laflamme
Avec le soutien du Vice-décanat à la recherche et création et Figura-UdeM.