Le amazzoni

Guido Mattia Gallerani

Guido Mattia Gallerani est chercheur postdoctoral en littératures comparées à l’Université de Bologne. Il est codirecteur du trimestriel littéraire Atelier et membre de l’organisation de Poesia Festival (Italie) depuis 2014. Il a publié le livre de poésie Falsa partenza (Ladolfi, 2014). Quelques-uns de ses poèmes ont été traduits en anglais, français, espagnol et roumain. Il a traduit en italien le livre Verlaine d’ardoise et de pluie (1998) du poète belge Guy Goffette (Kolibris, 2011).


Nell’arcipelago delle isole azzurre
abitavano sogni acuminati di spade
le seguaci di Atalanta
dalle grandi caviglie, esperte nella corsa
e nel getto della lancia.

Seminando parimenti amori e disgrazie
sbarcavano dalle fuste e dagli sciabecchi
sulle canoe di pescatori e villeggianti
entrando per secoli negli occhi
degli uomini evirati dai dardi.
Si procacciarono il vivere
infilandosi tra le montagne
e lassù, nascoste nella pace
ottenuta col terrore,
distese consumavano
gemme e bacche, nuotando
come sorelle delle nebbie
ai fianchi del lago.

Dall’acqua fluorescente,
figlie verdi delle alghe,
emergevano scolpite dalle lotte
e col seno marchiato dal ferro, infuocato
da un orgoglio doloroso e fiero
incitavano le altre ad uccidere
chi fosse stato incapace di amarle.


Les Amazones

Dans l’archipel des îles azurées
les disciples d’Atalante aux grosses chevilles
habitaient des rêves acérés comme des épées ;
elles étaient expertes dans la course
et dans le lancer de la javeline.

Semant autant d’amour que de malheur
elles débarquaient de leurs fustes et chébecs
sur les pirogues des pêcheurs et des estivants,
et entrant pour des siècles dans les yeux
des hommes que leurs dards châtraient.
Elles s’approvisionnaient
dans les montagnes, et là-haut,
cachées par une paix
qu’elles s’étaient achetée par la terreur,
elles s’allongeaient et consommaient
des bourgeons et des baies,
nageant, telles les sœurs des brumes
aux abords du lac.

Elles émergeaient de l’eau
luminescente, vertes filles
des algues, taillées par les luttes,
la poitrine marquée au fer et enflammée
d’une fierté douloureuse
qui poussait les compagnes à tuer
ceux qui étaient incapables de les aimer.

Traduction de Massimiliano Aravecchia


Pour citer cette page

Guido Mattia Gallerani, « Le amazzoni », MuseMedusa, no 7, 2019, <> (Page consultée le ).


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