Ulysse figure intemporelle : voyage, exil, fluidité

ISSN 2369-3045

Ulysse figure intemporelle
Voyage, exil, fluidité

Clara Marciano, Datcha, dessin au crayon gris, 5000 x 1050 cm, 2020. © Clara Marciano, 2020.

Clara Marciano, Datcha, dessin au crayon gris, 5000 x 1050 cm, 2020.
© Clara Marciano, 2020.

    Avant-propos

  • Louis-Thomas Leguerrier
    Auteur

    Louis-Thomas Leguerrier détient un doctorat en littérature comparée obtenu à l’Université de Montréal. Sa thèse, dirigée par Terry Cochran, portait sur les réécritures de la figure d’Ulysse au XXe siècle chez Joyce, Fondane, Kafka et Lispector. Son essai tiré de sa thèse, Entre Athènes et Jérusalem : Ulysse au XXe siècle, est paru aux Éditions Hashtag en 2019. Il est actuellement stagiaire postdoctoral au Département de littérature et langues romanes de l’Université Harvard sous la supervision d’Annabel Kim.

  • Études

    Voyage, exil, errance

  • Anna Khalonina
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Anna Khalonina est doctorante contractuelle en sciences du langage (analyse du discours) à l’Université de Paris, au laboratoire EDA. Pour sa thèse, elle travaille sur la proposition d’une méthodologie d’analyse des conflits conceptuels au croisement des sphères politique et médiatique. Elle s’intéresse notamment à la façon dont le conflit entre les discours cosmopolitiques et souverainistes se joue dans l’espace public et permet d’accéder aux statuts actuels de ces discours.

    Cet article interroge la façon dont le couple conceptuel hostilité et hospitalité, dans sa filiation « ulyssienne », participe à la structuration des conflits discursifs entre les cosmopolitismes et les anti-cosmopolitismes contemporains. Cette confrontation est saisie au moment où un discours pro-Brexit de la première ministre britannique Theresa May en octobre 2016 dénonce la notion de « citoyen du monde  » et suscite des contre-réactions médiatiques d’inspiration cosmopolite. L’article cherche à démontrer que la notion d’hospitalité dans les discours d’inspiration cosmopolite d’aujourd’hui hérite des problématiques du rapport à l’autre incarnées par la figure d’Ulysse. Cette étude avance l’hypothèse que les concepts d’hostilité et d’hospitalité constituent une perspective d’analyse pertinente pour l’étude des discours cosmopolitiques en conflit avec leurs antagonistes et que ces concepts révèlent les tensions internes des discours cosmopolitiques, entre ouverture et élitisme.

    This paper examines how the concepts “hostility” and “hospitality” in their “Odyssean” filiation participate in the structuring of discursive conflicts between contemporary cosmopolitanisms and anti-cosmopolitanisms. This confrontation is studied through a pro-Brexit speech by British Prime Minister Theresa May in October 2016 criticizing the notion of the “citizen of the world” and the cosmopolitan-inspired media counter-reactions that followed. The paper first demonstrates how the notion of hospitality in today’s cosmopolitan-inspired discourses inherits the problems of the relationship to the other embodied by the figure of Odysseus. This study argues that the concepts of hostility and hospitality constitute a relevant analytical perspective for the study of cosmopolitan discourses in conflict with their antagonists, highlighting the complexity of cosmopolitical discourses themselves, whose internal tensions are revealed to be between openness and elitism.

  • Bintou Depotbecker
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Bintou Depotbecker est titulaire d’une maîtrise universitaire en Sciences de l’Antiquité, spécialisation langue et littérature grecques anciennes, de l’Université de Genève. Elle poursuit actuellement un complément d’études en langue et littérature latines et langue et littérature françaises. Elle a récemment publié un article sur la question des identités sexuelles et des identités de genre dans le théâtre d’Aristophane, intitulé La Mascarade des sexes chez Aristophane.

    À l’heure où les phénomènes migratoires connaissent une envolée inédite, l’auteure de cet article interroge certaines problématiques relatives à l’exil en prenant le texte de l’Odyssée comme contrepoint. L’analyse du parcours odysséen permet notamment de questionner les notions d’exil et d’identité et de se poser la question sur le lien entre ces deux thématiques en contexte exilique. La conscience exilique existe déjà dans l’antiquité comme le montre l’étude de l’Odyssée, mais ne saurait se résoudre, dans le cas du texte homérique, à la question de sa dénomination. À travers la mise en scène de l’exil, c’est l’identité même d’Ulysse qui est remise en question et questionnée par le poète. Au nom qui fonde l’identité, sont substitués à la fois l’anonymat et le renom, première étape d’une reconquête de l’identité.

    At the time of an unprecedented rise in refugee migration worldwide, the author of this paper questions issues of exile and migration by using the Odyssey as a counterpoint. The analysis of the Odyssean journey makes it possible to interrogate the themes of exile and identity and the study of the relationship between these two themes in an exilic context. Exilic consciousness already exists throughout Antiquity and the study of the Odyssey shows, but cannot be resolved, in the case of the Homeric text, by the question of its name. Through the staging of exile, it is the very identity of Odysseus that is called into question and questioned by the poet. The name that establishes identity is replaced by both anonymity and renown, the first step in regaining identity.

  • Laurence Sylvain
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Laurence Sylvain est Docteur en littérature comparée, option Théorie et épistémologie de la littérature à l’Université de Montréal. Sa thèse de doctorat articule la notion de rencontre en tant que phénomène au cœur de la pensée, à partir de l’œuvre de Pierre Klossowski. Elle a pour titre La rencontre et ses passages. La singularité de Pierre Klossowski. Elle a publié en Amérique et en Europe, notamment ses articles « L’origine du désastre. Le motif du hasard dans Les larmes de Pascal Quignard » (2019) dans la revue Le sans-visage aux États-Unis ainsi que « La pensée pensante ou le renouvellement de l’intellect interprétatif. Porosité entre les disciplines et rapport au savoir » (2018) dans la revue Mélanges francophones, en Roumanie. Son premier livre, Pierre Klossowski. Expériences sensibles et suprasensibles à travers Le bain de Diane, paraîtra en 2021 aux Éditions L’Harmattan. Ses spécialisations de recherche concernent principalement l’épistémologie, la figuration, l’essai et les traces du sacré dans la littérature du XXe siècle, ainsi que l’œuvre de Pierre Klossowski.

    Si la figure d’Ulysse a été sujette à de nombreuses reprises et actualisation au cours du XXe siècle, autant littéraires que philosophiques, le présent article s’intéressera à la reprise proposée par Pierre Klossowski de la figure d’Énée dans sa fameuse traduction de L’Énéide de Virgile, publiée pour la première fois en 1964. Dès lors qu’Énée, chez Virgile, est lui-même une réactualisation de l’Ulysse d’Homère, la traduction de Klossowski se présente comme la reprise d’une reprise. À partir du motif constitutif de l’errance, qu’il s’agisse de celle d’Énée ou de celle de la langue latine, Pierre Klossowski propose une traduction qui dramatise l’errance constitutive de l’Ulysse d’Homère via la figure d’Énée, tout en opérant un passage entre la Grèce et Rome, passage où se noue à ses yeux la tradition occidentale.
    *Cet article est composé d’un extrait de la thèse de doctorat de l’auteure, soutenue en avril 2021. L’auteure remercie le comité éditorial de MuseMedusa d’avoir accepté la publication de cet extrait de sa thèse de doctorat dans le contexte de ce numéro.

    If the figure of Odysseus has been subject to numerous revivals and updates during the twentieth century, both literary and philosophical, this paper will focus on Pierre Klossowski’s proposed revival of the figure of Aeneas in his famous translation of Virgil’s Aeneid first published in 1964. Since Aeneas is itself a re-actualization of Homer’s Ulysses by Virgil, this makes Klossowski’s translation a revival of a revival. Starting from the constitutive motif of wandering, whether it is the wandering of Aeneas or that of the Latin language, Pierre Klossowski proposes a translation that dramatizes the constitutive wanders of the character of The Odyssey that is Odysseus with the figure of Aeneas. At the same time, this translation operates a passage between Greece and Rome, which for him is the knot of Western tradition.
    *This paper is an excerpt from the author’s dissertation, defended in April 2021. The author thanks the editorial board of MuseMedusa for accepting the publication of this excerpt from her dissertation in the context of this issue.

  • Catherine Blais
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Catherine Blais est docteure en littératures de langue française. Son premier ouvrage, intitulé Une route à soi : cyclistes, automobilistes, aviatrices (1890-1940), est paru aux Presses de l’Université de Montréal en novembre 2020.

    Entre les navigateurs et les cyclistes, ces grands voyageurs qui font l’expérience de l’errance et du dépaysement, les ressemblances sont nombreuses. Dans Voici des ailes (1898), le romancier Maurice Leblanc se montre sensible à ces relations analogues, qu’il travaille, en amont et en aval, tout au long du périple qui amène ses personnages à découvrir la campagne normande. Plus encore, dans son récit sportif, le père d’Arsène Lupin construit une odyssée moderne, récupérant à son compte les thèmes, les figures et les motifs, de manière explicite ou implicite, qui marquent l’épopée antique. Et si le romancier met en scène des héros qui préfèrent la roue à la voile, il n’en demeure pas moins que son œuvre, comme celle d’Homère, se présente, d’abord et avant tout, comme « l’histoire [d’un] retour contrarié » (Corinne Jouanno).

    There are many similarities between sailors and cyclists, both great travellers for whom wandering is an old friend. In Voici des ailes (1898), the novelist Maurice Leblanc uses this relationship to develop the journey that takes his characters through Normandy’s countryside. Likewise, in his sports story, the father of Arsène Lupin builds a modern odyssey, reclaiming the themes, figures and images that are explicitly or implicitly present in Homer’s epic. Whilst the novelist stages heroes who prefer the wheel to the sail, the fact remains that his work, like Homer’s, presents itself, first and foremost, as “a story [of a] thwarted return” (Corinne Jouanno).

  • Ulysse et la Shoah

  • Agata Mozolewska
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Agata Mozolewska est docteure de l’Université de Montréal et sa thèse portait sur la Shoah à travers l’œuvre de Samuel Beckett. Elle prépare actuellement un projet de recherche sur l’imaginaire de l’appartement après la Seconde guerre mondiale chez Modiano, Mendelsohn, Mavrikakis et Markowicz ainsi que chez les cinéastes Polanski et Akerman, entre autres.

    Dans Les Disparus, à partir de quelques fragments qui n’étaient « destinés [qu’] au blanc qui les sépare » comme l’écrit Maurice Blanchot, Daniel Mendelsohn construit un récit post-mémoriel autour des traces effacées d’une partie de sa famille, autour de l’absence. À travers Ulysse et les grandes figures des exils bibliques, il donnera forme à la hantise de cette absence de ceux qui sont disparus, à Bolechow, pendant la Shoah. Au fil de l’écriture et au cours des voyages, Mendelsohn interroge les lieux vidés de leur mémoire, mais qui, grâce aux témoignages deviendront lieux malgré eux. Le narrateur d’Une odyssée à son tour construit un texte où se tissent le récit de ses souvenirs d’enfance et de sa relation avec son père, l’histoire d’Ulysse qu’il enseigne à ses étudiants et enfin, le récit du voyage en Grèce qu’il fera avec son père par la suite. Ces récits se répondent et s’entremêlent : le père de Mendelsohn deviendra à la fin de sa vie, tel que le héros homérique, au retour à Ithaque, irreconnaissable pour ses proches.

    In The Lost, from a few fragments that were “intended only for the white that separates them”, Daniel Mendelsohn writes a post-memory text on absence about the erased traces of part of his family. Through Odysseus and the figures of biblical exiles, he will give shape to the fear of this absence of those who disappeared during the Holocaust in Bolechow. Throughout his writing and during his travels, Mendelsohn questions places emptied of their remembrance, but which, thanks to testimonies, will become places in spite of themselves. The narrator of An Odyssey writes a text in which the story of his childhood memories combines his relationship with his father, the story of Odysseus that he teaches his students and, finally, the story of travelling to Greece with his father thereafter. These stories interweave: Mendelsohn’s father will become unrecognizable to his relatives at the end of his life, just like the Homeric hero on his return to Ithaca.

  • Ana Fernandes
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Ana Fernandes est détentrice d’un diplôme en Langues et littératures modernes (français et allemand) à la Faculté de Lettres de l’Université de Lisbonne. Elle a poursuivi un Master en Littérature française avec un mémoire intitulé « La ritualisation du sacré dans le théâtre de Jean Genet », en 1989. Elle a été assistante et professeur adjointe dans les universités d’Évora, d’Algarve et à l’Université Catholique portugaise (Viseu) de 1990 à 2006. Elle a obtenu un diplôme de Langues, littérature et culture (portugais et espagnol) en 2011, suivi du Master en enseignement du portugais et de l’espagnol en 2013. Depuis 2006, elle est professeur de français et d’espagnol à l’enseignement secondaire. Depuis 1985, elle a publié plusieurs articles sur la littérature française et la littérature comparée dans des revues nationales et internationales, en plus de participer à plusieurs colloques.

    Primo Levi, l’un des auteurs les plus connus de la littérature de l’Holocauste, a été l’un des premiers à raconter publiquement ses terribles expériences dans les camps de concentration nazis de la Seconde Guerre mondiale. Pour Levi, la « tâche de témoigner » était au premier plan, mais son récit se caractérise par un traitement factuel et émotionnel des évènements qui est en contraste avec les terribles expériences vécues. Dans Si c’est un homme, l’auteur construit le récit sur la description de l’enfer de la Divina Commedia de Dante. Cet article cherche à explorer l’analogie qui se développe entre un enfer dantesque et les camps de concentration, un thème récurrent de l’Holocauste écrit.

    Primo Levi, one of the best-known authors of Holocaust literature, was one of the first to publicly recount his terrible experiences in Nazi concentration camps during the Second World War. For Levi, the “task of testifying” was paramount, but his text is defined by a factual and emotional treatment that is in striking contrast to the awful experiences at the heart of the story. In Si c’est un homme, the author builds the story on Dante’s Hell from La Divina Commedia; this paper aims to explore that very dialogue between those two figures, a recurrent theme in writings of the Holocaust.

  • Les femmes d’Ulysse

  • Ariane Ferry
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Ariane Ferry est professeure des universités en Littérature comparée (université de Rouen Normandie, France) et membre permanent du CÉRÉdI – EA 3229. Spécialiste de mythocritique et de réécritures, elle travaille en diachronie de l’Antiquité à la période contemporaine. Avec Sandra Provini, elle porte depuis 2016 un projet intitulé « La Force des femmes, hier et aujourd’hui. » Pour ses publications, voir <http://ceredi.labos.univ-rouen.fr/main/?ariane-ferry.html>.

    Guerrier vainqueur à Troie, aventurier audacieux protégé par plusieurs immortelles, roi, père et époux réaffirmant, au prix d’un massacre, son autorité à Ithaque après vingt ans d’absence, Ulysse a longtemps été considéré comme un modèle de virilité par les commentateurs d’Homère. Parmi eux, Gabriel Audisio (1945), dont les stimulantes analyses sont relues ici pour leur opposer le contre-portrait d’Ulysse dessiné par des femmes qui assument un point de vue genré sur la figure. L’article examine, en prenant appui sur un corpus composé d’œuvres méta- et hypertextuelles se rapportant à l’Iliade et à l’Odyssée, comment les universitaires et les traductrices d’un côté, les romancières et les personnages féminins de l’autre, ont fait bouger les lignes de ce portrait pour porter un discours critique sur la domination masculine qu’il semble si bien incarner, que celle-ci soit intellectuelle, idéologique ou matrimoniale, qu’elle s’exerce par la parole, la loi de la guerre, la violence physique ou une organisation sociale faite par et pour les hommes.

    Victorious warrior of Troy, daring adventurer protected by several goddesses, king, father and husband, reaffirming, at the cost of slaughter, his authority in Ithaca after a twenty-year absence, Ulysses has long been considered a model of virility by Homer’s scholars. Among them is Gabriel Audisio (1945), whose stimulating analyses are revisited in this paper to contrast them with the counter-portrait of Odysseus drawn by women who assume a gendered point of view about the figure. This paper analyses, starting from a corpus composed of meta- and hypertextual works related to the Iliad and the Odyssey, how scholars and translators, as well as female novelists and characters, have shifted the lines of this portrait to bring a critical discourse on the male domination that Ulysses seems to embody so well, whether it is intellectual, ideological or matrimonial, or embedded within speech, the laws of war, physical violence or a social organization made by and for men.

  • Sandrine Hylari
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Sandrine Hylari est agrégée de Lettres Modernes et en deuxième année de doctorat de Littérature française à l’université Montpellier III. Ses travaux de recherche portent sur la correspondance amoureuse entre Albert Camus et Maria Casarès, éditée et publiée en 2017.

    La correspondance amoureuse entre Albert Camus et Maria Casarès a été publiée en 2017 dans la collection « Blanche » de chez Gallimard. Ce volumineux corpus, qui contient 865 lettres écrites en 1944 puis de 1948 à 1959, permet de mieux comprendre la richesse des liens passionnels qui unissaient l’écrivain et la comédienne. Ils abordent et mettent en lumière leurs carrières respectives, mais aussi leurs fortes personnalités. Le nombre et l’intensité de ces lettres s’expliquent par les très nombreuses séparations auxquelles ils ont été confrontés, en raison de leurs voyages et des obligations professionnelles, personnelles et familiales de chacun. Ces deux amants, qui étaient aussi deux exilés, s’écrivent pour maintenir un lien et surmonter les épreuves que sont ces séparations répétées et subies. Le rapprochement avec le couple mythique de l’Odyssée, Ulysse et Pénélope, s’impose de lui-même, et la correspondance fait émerger des thèmes communs avec l’épopée homérique : l’attente, le retour, la nostalgie.

    Albert Camus and Maria Casarès’ love letters were published in 2017 by Gallimard, in the “Blanche” collection. This substantial corpus of 865 letters written in 1944 as well as between 1948 and 1959 allows us to understand the profound bonds that united the author and the actress. In them, they discuss and highlight their respective careers together with their strong personalities. The amount and intensity of these letters can be explained by the many separations they have faced, be them caused by their travels or each other’s professional, personal and family obligations. These two lovers, who were also two exiles, write to maintain a bond and overcome the trials of these repeated and endured separations. The connectedness with the mythical couple from the Odyssey, Odysseus and Penelope, is self-evident, and these letters bring out themes common with the Homeric epic: waiting, returning and nostalgia.

  • Ulysse désenchanté

  • Isabelle Perreault
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Titulaire d’un doctorat en littérature française de l’Université de Montréal (Les récits-partitions : imaginaire musical et écriture romanesque dans la France du XXe siècle, 2019), Isabelle Perreault s’intéresse aux liens entre littérature française, esthétique musicale et histoire des idées, des formes et des sensibilités. Elle poursuit actuellement ses activités de recherche dans le cadre d’un stage postdoctoral (CRSH : 2020-2022) consacré aux rémanences de la modernité à travers la référence musicale dans le récit français contemporain, sous la supervision de Katerine Gosselin (Université du Québec à Rimouski). Elle œuvre également comme professionnelle de recherche à l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), et participe fréquemment aux activités du Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire Figura.

    À partir des réécritures plus ou moins fidèles de la rencontre entre Ulysse et les Sirènes que proposent Maurice Blanchot (Le Livre à venir, 1959) et Pascal Quignard (Boutès, 2008), cet article entend modéliser une « herméneutique de l’écoute » et en dégager les ferments dans la réflexion théorique des deux auteurs. Notre lecture prend pour point de départ la disqualification commune d’Ulysse, qui refuse de céder à l’appel des Sirènes, et la réhabilitation du chant de ces dernières comme épreuve conditionnelle à l’entrée dans l’écriture, laquelle se déroulerait sous le signe de la fascination et de la défaillance. Si la doxa critique insiste le plus souvent sur les disparités qui éloignent la théorie blanchotienne du discours spéculatif de Quignard, une analyse croisée au prisme de la (contre-)figure ulysséenne tend a contrario à montrer une évidente communauté de pensée, notamment dans un rapport similaire au langage et à la signification, qui perdent leur fonction testimoniale pour engager le texte dans une forme d’errance scripturale. C’est aussi une conception et une praxis de l’écriture que mettent en relief ces relectures d’Ulysse : l’écrivain, contre le dispositif de nouages, est celui qui rompt les entraves pour substituer à la méditation hiératique du scripteur l’écoute ex-statique de l’auditeur.

    Based on Maurice Blanchot’s and Pascal Quignard’s rewriting of the encounter between Odysseus and the Sirens in Le Livre à venir (1959) and Boutès (2008), respectively, this paper explores the act of listening as hermeneutics, which stems from the theoretical thinking of the two authors. Our reading originates in a common disqualification of Odysseus, who refuses to give in to the songs of the Sirens, and on the redeeming of the latter’s singing through a necessity of listening as a way to engage in the writing process, which takes place under the sign of fascination and failure. More often than not, scholars and critics have insisted on the disparities and differences that contribute to distance Blanchot’s theories from Quignard’s speculative discourse; nevertheless, a cross-analysis of their work through the lens of Odysseus as a counter-figure tends to prove that there is an obvious kinship between the two of them, especially as far as a similar relation to discourse and significance goes – both losing their communicational function to engage into a form of scriptural wandering. Their re-reading of the Odyssean trope also highlights a similar conception and praxis of writing: the writer, against the advanced device of knots and cables, is the one who breaks the chains and replaces writing as an unmoving meditation with an ex-static experience of listening.

  • Yoann Colin
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Yoann Colin est professeur de philosophie et a soutenu récemment une thèse sur la figure du bourgeois dans la pensée d’Emmanuel Levinas et Vladimir Jankélévitch. Il est l’auteur de quelques articles sur la pensée de ces auteurs, dont « L’écriture de Svetlana Alexiévitch : une résonance lévinassienne » dans Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, n° 47, 2020.

    Ulysse est fréquemment mentionné dans les textes du philosophe français et professeur, spécialiste de la philosophie morale, Vladimir Jankélévitch. Le héros de l’Odyssée y apparaît – comme chez d’autres philosophes – régulièrement comme un bourgeois, figure présente et consistante dans ses écrits. Cet article cherche à démontrer, d’une part, comment Ulysse incarne le bourgeois aux yeux du philosophe (en particulier dans son rapport au mariage, à l’aventure et à la recherche du bonheur, mais également à la tentation et à l’altérité) et, d’autre part, dans quelle mesure Ulysse ne peut pourtant pas être réduit à l’illustration de cette figure pour Jankélévitch.

    Odysseus is frequently mentioned in the works of Vladimir Jankélévitch, the French philosopher and professor who specializes in moral philosophy. Like in many other philosophers’ writings, the Odyssey’s hero is regularly portrayed as a bourgeois, which is a recurrent, consistent figure in Jankélévitch’s work. This paper aims to show what prompts the philosopher to envision Ulysses as a bourgeois — in his relation to marriage, adventure and the pursuit of happiness, but also to temptation and otherness — and to what extent Ulysses cannot yet be confined to the illustration of this figure for Jankélévitch.

  • Grégory Clesse
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Docteur en Langues et Lettres (UCLouvain), Grégory Clesse est actuellement chargé de recherches au F.N.R.S. (UCLouvain, Institut INCAL). En parallèle de ses recherches sur les enjeux de transmission dans la tradition scientifique médiévale, il s’intéresse à la réception des auteurs et textes de l’Antiquité à partir du Moyen Âge jusqu’à l’âge baroque. Il porte notamment un intérêt spécifique aux comédies à sujet mythologique du dramaturge espagnol Calderón de la Barca.

    Cet article se penche sur la réinterprétation du mythe de Circé chez le poète et dramaturge espagnol Calderón de la Barca, analysée sous l’angle de la question de la liberté. Ainsi, l’étude se concentre sur les parcours d’aliénation et de libération des protagonistes de la comédie El mayor encanto, amor (1635), mettant en scène l’arrivée d’Ulysse et de son équipage sur l’île de Circé. L’article met en évidence plusieurs nœuds de tension qui sous-tendent l’intrigue : masculin-féminin, humanité-bestialité, humanité-divinité. Nous examinerons comment Ulysse et le bouffon Clarín, confrontés à la fiereza (bestialité) de la nymphe, sont d’abord entraînés dans une profonde aliénation, puis parviennent à se libérer de l’enchantement (encanto) de l’amour suscité par Circé. Cette libération met en lumière les enjeux liés à l’identité et au rapport au divin dans le contexte catholique du Siècle d’Or espagnol.

    This paper explores the reinterpretation of the myth of Circe by the Spanish dramatist and poet Calderón de la Barca, analyzed within the question of freedom. This study focuses on the protagonists’ process of alienation and liberation in the comedy El mayor encanto, amor (1635), which revolves around the arrival of Odysseus and his men on Circe’s island. This paper emphasizes several nodes of tension that permeate the plot: male and female, humanity and bestiality, humanity and divinity. We will examine how Odysseus and the buffoon Clarín, facing the fiereza (“bestiality”) of the nymph, are first drawn into a deep alienation and then manage to free themselves from the enchantment (encanto) of love sown by Circe. This liberation sheds light on some issues of identity and relationship to the divine in the Catholic context of the Spanish Golden Age.

  • Guerre et utopie

  • Lambert Barthélémy
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Lambert Barthélémy est maître de conférences en littératures comparées à l’Université de Poitiers. Il a publié monotypes (Grèges, 2000), métamorphose du commun (Fissile, 2008), Fictions de l’errance (Garnier, 2012) et de nombreux articles sur l’art et la littérature modernes et contemporains. Il est en outre traducteur de l’allemand et dirige les Éditions Grèges (<https://editions-greges.blogspot.com/>).

    Cet article propose de rapprocher la figure épico-antique du chef de guerre et navigateur Ulysse, homme intraduisible, fait de tours, de plis, de tropes, de complications humaines et d’embarras cosmologiques, et le portrait du cinéaste (contemporain) en voyageur planétaire et guérillero de la paix qui se dessine dans The Journey de Peter Watkins (1987). Je comprends la minutieuse investigation de l’événement, de la relation et de l’avenir nucléaires, qui est au cœur du film, comme le récit d’une lutte opiniâtre contre les actualisations technologiques des puissances démesurées qui s’abattent sur Ulysse dans les chants homériques. Je construis ce rapprochement à partir de trois perspectives : esthétique, éthique et politique.

    This paper aims to bring together the epic-ancient figure of a warlord and navigator Odysseus, untranslatable man, made of turns, folds, tropes, human complications and cosmological embarrassments, and the portrait of the (contemporary) filmmaker as a planetary traveller and peace guerrillero that emerges in The Journey by Peter Watkins (1987). I understand the meticulous investigation of the nuclear event, relationship and future, which is at the heart of the film, as the story of a stubborn struggle against the technological updates of the disproportionate powers which fall on Odysseus in the Homeric songs. I build this rapprochement from an aesthetic, an ethical and a political perspective.

  • Louis-Thomas Leguerrier
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Louis-Thomas Leguerrier détient un doctorat en littérature comparée obtenu à l’Université de Montréal. Sa thèse, dirigée par Terry Cochran, portait sur les réécritures de la figure d’Ulysse au XXe siècle chez Joyce, Fondane, Kafka et Lispector. Son essai tiré de sa thèse, Entre Athènes et Jérusalem : Ulysse au XXe siècle, est paru aux Éditions Hashtag en 2019. Il est actuellement stagiaire postdoctoral au Département de littérature et langues romanes de l’Université Harvard sous la supervision d’Annabel Kim.

    Cet article étudie le rôle joué par la figure du cheval de Troie dans l’œuvre de Monique Wittig. J’y défends l’idée que, si la figure du cheval de Troie est si importante pour l’écrivaine, c’est non seulement parce qu’il s’agit d’un pilier de la tradition qu’elle veut renverser, mais aussi parce que, selon elle, c’est toujours de l’intérieur qu’il est possible d’opérer ce renversement, comme c’est de l’intérieur qu’Ulysse a pu renverser Troie. Je montre aussi comment le Cheval de Troie, à travers ce que Wittig appelle « l’universalisation » du point de vue lesbien, fonctionne dans l’œuvre de celle-ci comme une figure anti-essentialiste qui ruine les notions d’identité et de fondement.

    This paper studies the role played by the figure of the Trojan horse in the work of Monique Wittig. I argue that if this particular figure is so important to Wittig, it is not only because it is a pillar of tradition that they want to overthrow, but also because, according to them, it is always from within that this overthrow can take place, just as it was from within that Odysseus was able to overthrow Troy. I also argue that the Trojan horse, through what Wittig calls the “universalization” of the lesbian standpoint, functions in their work as an anti-essentialist figure that dismantles notions such as identity and foundation.

  • Créations (volet dirigé par Catherine Mavrikakis et Geneviève Robichaud)

    Avec ou sans Ulysse : réinventer nos odyssées

  • Valérie Rauzier
    Auteure

    Valérie Rauzier vit à Oslo où elle enseigne l’anglais et le cinéma. Elle est l’auteure d’une thèse de doctorat d’anglais intitulée Diamanda Galás et Kathy Acker : contre-pouvoir à corps et à cris, rédigée sous la direction de Claude Chastagner de l’université Paul Valéry, Montpellier 3 en France. Membre collaborateur au laboratoire d’Études Méditerranéennes du Monde anglophone (EMMA), elle travaille actuellement sur un numéro de la collection Profils américains consacré à Kathy Acker, intitulé « Eat your Heart Out: The Lifework of Kathy Acker » et dont la parution est prévue pour 2021.

  • Geneviève Robichaud
    Auteure

    Geneviève Robichaud’s research and writings focus ardently on translation, poetry and theory. With Erin Wunker and Sina Queyras, she is the co-editor of Avant Desire: A Nicole Brossard Reader (Coach House Books 2020) and is the author of a book on translation poetics forthcoming from McGill-Queen’s University Press.

  • Patrice Lessard
    Auteur

    Patrice Lessard est né à Louiseville en 1971. Il enseigne la littérature au collège de Bois-de-Boulogne et est l’auteur d’un recueil de nouvelles intitulé Je suis Sébastien Chevalier (Rodrigol, 2009) et de sept romans : Le sermon aux poissons (2011), Nina (2012), L’enterrement de la sardine (2014), Excellence Poulet (2015), Cinéma Royal (2017) et La danse de l’ours (2018) sont parus aux éditions Héliotrope ; À propos du Joug (2019) est paru chez Rodrigol, sous le pseudonyme de Sébastien Chevalier.

  • Pascale Millot
    Auteure

    Pascale Millot mène un doctorat en recherche-création à l’Université de Montréal sous la direction de Catherine Mavrikakis et de Maïté Snauwaert. Elle travaille sur la vieillesse des femmes, l’écriture du deuil et la mémoire de la mère. Elle enseigne la littérature au Cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil, depuis 2012. Auparavant, elle a été journaliste culturelle et scientifique, et a publié dans les plus importants médias du Québec.

  • Denise Desautels
    Auteure

    Née à Montréal, en 1945, Denise Desautels a publié plus de 40 recueils de poèmes, récits et livres d’artiste, qui lui ont valu de nombreuses distinctions parmi les-quelles, en 1993, le Prix de poésie du Gouverneur général du Canada. En 2009 et 2010, elle a reçu, pour l’ensemble de son travail, le Prix Athanase-David – la plus haute récompense accordée en littérature par le gouvernement du Québec – et le Prix européen de Littérature Francophone Jean Arp. En 2017, elle faisait paraître D’où surgit parfois un bras d’horizon, aux Éditions du Noroît. Elle a publié récemment en France trois petits livres, Noirs et L’heure vio-lette, avec l’artiste lithuanienne Erika Povilonyté, à L’Atelier des Noyers, et Disparaître (détail), au Petit Flou. Quelques pages d’un ouvrage au-jourd’hui achevé, élaboré en complicité avec l’artiste québécoise Sylvie Cotton, pa-raîtront au Québec, aux Éditions du Noroît, et en France, à L’herbe qui tremble, en septembre 2021. Denise Desautels est membre de l’Académie des lettres du Québec et de l’Ordre du Canada.

  • Jérémy Champagne
    Auteur

    Jérémy Champagne est étudiant à la maîtrise en Littératures de langue française à l’Université de Montréal. Ses recherches actuelles font interagir l’éthique du care, les Queer & Gender Studies et les théories sur le récit de soi. Son mémoire de maîtrise, sous la direction d’Andrea Oberhuber, est consacré à la présence et aux implications du care dans Le Pur et l’impur (1932) de Colette.

  • Erina Harris
    Auteure

    Erina Harris is a Canadian author, scholar and Creative Writing Instructor. Her hybrid writings have been published and awarded internationally. She is a graduate and Fellow of the Iowa Writers’ Workshop and recently completed a Post-Doctoral Fellowship in Poetics and Pedagogy at the University of Alberta (SSHRC). Her first poetry collection, The Stag Head Spoke was short-listed for the Canadian Authors’ Association Poetry Award (2015). This work is an excerpt from the completed manuscript Persephone’s Abecedarium: An Alphabet Play (An Ecopoetical Adaptation of the Homeric “Hymn to Demeter”), publication date TBA. In 2021, she is honoured to serve as Curator for the social poetics project entitled “The Foster Words Project”; please visit <www.erinaharris.com> for your invitation to participate.

  • Jennifer Bélanger
    Auteure

    Jennifer Bélanger est étudiante au doctorat en études littéraires, avec concentration en études féministes, à l’Université du Québec à Montréal. Dirigée par Martine Delvaux, sa thèse porte sur les inscriptions corporelles et textuelles de la maladie à l’intérieur de récits contemporains écrits par des femmes. Son premier roman, Menthol, est paru aux éditions Héliotrope en 2020. Elle est secrétaire de rédaction pour la revue Percées – Explorations en arts vivants et fait partie du comité de rédaction de la revue Moebius.

  • Kinga Araya
    Artiste

    Kinga Araya is a Polish-born and Canadian-educated artist and art historian who currently lives and works in Rome, Italy. She completed interdisciplinary doctoral studies at Concordia University in Montreal in Art History and Visual Arts. Her thesis “Walking in the City: Motif of Exile in Performances by Krzysztof Wodiczko and Adrian Piper” was complemented by a thesis exhibition, entitled Prosthetic Self where she performed some of her theoretical and visual preoccupations concerning the identity of Canadian minorities.

  • Margot Mellet
    Auteure

    Margot Mellet est doctorante en Littératures de langue française à l’Université de Montréal en recherche-création. Considérant le palimpseste comme un processus de remédiation d’un support, son projet se propose comme une herméneutique matérielle en ce qu’il s’intéresse aux configurations et fabriques aux origines de la présence d’un texte comme média littéraire. Sa création explore les possibles plasticités du texte à travers différentes installations médiatiques. Elle est également membre étudiante du CRIalt (Centre de Recherches Intermédiales sur les arts, les lettres et les techniques) et coordonnatrice éditoriale de la revue Sens public. Coordonnatrice scientifique de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques, elle coordonne plusieurs projets en humanités numériques.

  • Les guerres qu’on continue de mener

  • Myriam Watthee-Delmotte
    Auteure

    Myriam Watthee-Delmotte est directrice de recherches du Fonds National de la Recherche Scientifique belge et professeure à l’Université catholique de Louvain (UCL), où elle a fondé le Centre de Recherche sur l’Imaginaire (CRI). Elle est actuellement vice-directrice de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques de l’Académie royale de Belgique. À l’Université de Louvain-la-Neuve, elle a créé le Fonds Henry Bauchau, auteur auquel elle a consacré de nombreux ouvrages dont Henry Bauchau. Sous l’éclat de la Sibylle (2013). Ses recherches portent sur la dynamique des représentations mentales et sur les modes d’efficacité de la littérature. Son ouvrage Littérature et ritualité. Enjeux du rite dans la littérature française contemporaine a obtenu le Prix Vossaert en 2010. Elle a publié récemment chez Actes Sud l’essai Dépasser la mort. L’agir de la littérature (2019) et chez Hermann les collectifs Yannick Haenel. La littérature pour absolu et Rite et création (2020). Elle est par ailleurs l’auteure du livret d’opéra Verlaine au secret, créée par le compositeur Adrien Tsilogiannis dans le cadre de « Mons, capitale européenne de la culture » en 2015, et de récits brefs publiés en revues.

  • Myriam Watthee-Delmotte
    Auteure

    Myriam Watthee-Delmotte est directrice de recherches du Fonds National de la Recherche Scientifique belge et professeure à l’Université catholique de Louvain (UCL), où elle a fondé le Centre de Recherche sur l’Imaginaire (CRI). Elle est actuellement vice-directrice de la Classe des Lettres et des Sciences morales et politiques de l’Académie royale de Belgique. À l’Université de Louvain-la-Neuve, elle a créé le Fonds Henry Bauchau, auteur auquel elle a consacré de nombreux ouvrages dont Henry Bauchau. Sous l’éclat de la Sibylle (2013). Ses recherches portent sur la dynamique des représentations mentales et sur les modes d’efficacité de la littérature. Son ouvrage Littérature et ritualité. Enjeux du rite dans la littérature française contemporaine a obtenu le Prix Vossaert en 2010. Elle a publié récemment chez Actes Sud l’essai Dépasser la mort. L’agir de la littérature (2019) et chez Hermann les collectifs Yannick Haenel. La littérature pour absolu et Rite et création (2020). Elle est par ailleurs l’auteure du livret d’opéra Verlaine au secret, créée par le compositeur Adrien Tsilogiannis dans le cadre de « Mons, capitale européenne de la culture » en 2015, et de récits brefs publiés en revues.

  • Anya Nousri
    Auteure

    Anya Nousri s’intéresse à la littérature maghrébine et plus particulièrement aux questions touchant à la sexualité des femmes au Maghreb et dans la diaspora. Elle a publié dans le collectif Cruelles chez Tête première.

  • Mobólúwajídìde D. Joseph
    Auteur

    Mobólúwajídìde D. Joseph is an immigrant whose work and activism circles the axis of borders and bodies, the diaspora and the postcolonial, sexuality and gender, race and religion. He enjoys playing with language and form and is deeply invested in the project of telling stories as a form of healing and political emancipation.

  • Kasia Van Schaik
    Auteure

    Kasia Van Schaik is a writer and doctoral candidate in the English Department at McGill University in Montreal/Tiohtià:ke. Her work investigates the relationship between transient domestic spaces, material histories, and narrative forms in women’s writing in postwar North America. Kasia’s writing and public scholarship have appeared in Electric Literature, the Los Angeles Review of Books, Jacket2, the Best Canadian Poetry Anthology, CBC Books, and elsewhere. A recipient of the Mona Adilman Prize for ecological poetry, Kasia’s first poetry collection, Sea Burial Laws According to Country, was published in 2018. In 2021, Kasia was named a CBC QWF writer-in-residence.

  • Gabriel Tétrault
    Auteur

    Gabriel Tétrault est détenteur d’un doctorat en littérature comparée de l’Université de Montréal où il a déposé une thèse intitulée Le Chemin de l’écrit : la quête spirituelle de l’écriture chez Jack Kerouac qui vise à approfondir comment l’écriture est un chemin et un processus spirituel. Il s’intéresse depuis fort longtemps aux nombreuses formes que prend le legs de l’écriture à travers ses inscriptions littéraires. Il tente par tous les moyens d’exprimer ce terrain vague que constitue la littérature en tant que pratique spirituelle laïque. Il écrit ainsi dans des carnets d’écriture depuis toujours.

  • Ariane Lessard
    Auteure

    Ariane Lessard est l’autrice de Feue (2018, La Mèche) et École pour filles (2020, La Mèche). Elle termine actuellement une résidence avec le Réseau des autrices francophones de Berlin, l’Hôtel des autrices, qui sera publiée début juin à cette adresse <www.hoteldesautrices.com>.

  • Clara Marciano
    Artiste

    Clara Marciano est une artiste française.
    Elle réalise des dessins de grands formats dans lesquels elle questionne les rapports de domination qui régissent les échanges humains, et met en lumière le saccage de la planète par un système techno-industriel devenu fou. Elle a participé à des expositions collectives en France et en Belgique dont Bye bye Future au Musée royal de Mariemont et Lisières à l’Art et marges musée. En 2019, elle a obtenu la bourse « Vocatio » et après deux résidences artistiques à Bruxelles (Fondation Moonens et Fondation privée Carrefour des Arts), elle fait cette année partie des treize artistes-résidents de la Casa de Vélazquez (Académie de France à Madrid).

  • Ulysse à la dérive

  • Tristan Malavoy
    Auteur

    Se jouant des étiquettes et des frontières, Tristan Malavoy touche à plusieurs genres. Il a notamment fait paraître les romans Le Nid de pierres (Boréal, 2015) et L’œil de Jupiter (Boréal, 2020), le livre-disque L’école des vertiges (Audiogram/L’Hexagone, 2018) et le recueil de chroniques Feux de position (Somme toute, 2017). Il a par ailleurs tenu pendant cinq ans la chronique livres et arts visuels à l’émission Voir, diffusée sur les ondes de Télé-Québec, et dirige aux Éditions XYZ la collection « Quai nº 5 », consacrée aux romans, aux nouvelles et aux romans graphiques.

  • Stéphane Cermakian
    Auteur

    Stéphane Cermakian est poète, chercheur en littérature comparée et professeur agrégé de lettres modernes. Il a notamment publié Exiliade (Alkemie, Classiques Garnier, 2019), fresque poétique sur l’exil des Arméniens depuis le génocide jusqu’à la guerre dans le Haut-Karabagh, et Poète et poésie : éclats conjugués (Alkemie, Cl. Garnier, 2020), suite d’aphorismes poétiques. Il a publié des articles sur des questions de mythopoétique, de transferts culturels, d’exil et de théologie. Il est l’auteur d’une thèse sur la poétique de l’exil dans les littératures allemande, française et arménienne (Classiques Garnier, à paraître en 2021). Il est né au Québec, vit en France depuis longtemps et a séjourné dans plusieurs pays comme l’Allemagne, le Liban et l’Arménie.

  • Louis Haëntjens
    Auteur

    Louis Haëntjens arpente les festivals non-littéraires sous le pseudonyme de Dorsène pour y mettre en scène des textes où le son, la vidéo et la voix participent d’une même performance poétique (Sarcus Festival, La Mad Jacques, Les Grands Voisins, ENS Paris). Il est lauréat de la résidence « Création en cours » des Ateliers Médicis en 2020-2021 et publie régulièrement en revue (Dissonances, L’Épître, L’Allume-feu, Trois petites truites, Débuts).

  • Massimiliano Aravecchia
    Auteur

    Massimiliano Aravecchia est né en Italie et vit au Canada depuis une dizaine d’années. Docteur en lettres françaises (Université Western Ontario) avec une thèse sur la poésie lyrique au XVIIIe siècle, il a publié plusieurs articles savants (Dalhousie French Studies, MuseMedusa, Tangence, French Studies Bulletin) et il participé à de nombreux colloques au Canada et à l’étranger. Comme poète, il a publié La Valigia e il nome (L’Arcolaio 2012).

  • Charlotte Moffet
    Auteure

    Charlotte Moffet, candidate à la maîtrise en littératures à l’Université de Montréal, s’intéresse en recherche-création à l’écriture de la parole, entre la page et le corps. Ses textes sont publiés en revues et mis en lecture sur scène. Elle est codirectrice générale et artistique du Porte-Voix, conseillère dramaturgique pour le Théâtre des Trompes et adjointe à la recherche et à la coordination du Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ).

  • Adis Simidzija
    Auteur

    Écrivain, poète et éditeur en chef aux Éditions DL&DR, Adis Simidzija a fondé l’organisme à but non lucratif Des livres et des réfugié·e·s en 2016. Né en Bosnie-Herzégovine en 1988, la guerre lui impose l’exil en 1998. Sa mère, son frère et lui quittent Mostar, leur ville chérie, pour retrouver la quiétude trifluvienne. Formé en sociologie à l’Université du Québec à Montréal, en littérature à l’Université du Québec à Trois-Rivières, il poursuit des études doctorales en littérature comparée à l’Université de Montréal. Il a publié Confessions d’un enfant du XXIe siècle (2015), L’enfant exilé de la vallée des arbres sucrés (2018), des textes dans les recueils Les âmes crépusculaires (2017), Les ponts à construire (2019) et Tour du Québec. Le temps qui passe (2019), en plus d’un article dans Vies et fictions d’exils (2021).

  • Jessie Jones
    Auteure

    Jessie Jones is a writer living in Montreal. Her work has appeared in publications across Canada, the US and UK. Her first poetry collection, The Fool, was published by icehouse poetry in Fall 2020.

  • Phyllis Katrapani
    Artiste

    Cinéaste née à Montréal, Phyllis Katrapani a fait ses études à l’Université du Québec à Montréal (BAC en communication, option cinéma), à la Faculté de cinéma de Prague (FAMU) où elle réalise son premier film, Zatisi (Still Life, 1992), ainsi qu’à l’école de cinéma Mel Hoppenheim de l’Université Concordia (MFA Film Production). Ses films sont montrés au Québec et à l’étranger depuis 1995, année où elle a fondé les Productions île blanche. En 1997, elle a réalisé Ithaque, un moyen-métrage poétique inspiré du mythe d’Ulysse. Within Reach (2006) s’interroge sur les notions d’intimité dans l’art et la position bien particulière du documentariste et Home (2002) mêle habilement le documentaire et la fiction en posant la question de l’appartenance. Phyllis Katrapani est aussi connue pour son travail écrit et photographique ayant collaboré à l’occasion à différentes publications reliées au cinéma, aux arts médiatiques et à la photographie. En 2011, elle a été artiste en résidence au Centre d’art contemporain de Glasgow, CCA et en 2012, elle a réalisé un projet de médiation culturelle dans une école secondaire du Québec. Phyllis Katrapani est également professeure de cinéma.

  • Entretien

  • Sophie Rabau
    Louis-Thomas Leguerrier

    Sophie Rabau est enseignante chercheuse à à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Théoricienne de la littérature et poéticienne, elle s’intéresse à la critique créative et à la lirécriture. Outre de nombreux articles sur ces questions, elle a récemment publié trois essais fictionnels aux éditions Anacharsis : B. comme Homère, Carmen pour changer, et L’Art d’assaisonner les textes. Elle est également l’auteur·e de textes littéraires principalement parus dans les revues Vacarme et Délibéré, et publiera en 2022 un premier roman aux éditions Les Pérégrines.

    Louis-Thomas Leguerrier détient un doctorat en littérature comparée obtenu à l’Université de Montréal. Sa thèse, dirigée par Terry Cochran, portait sur les réécritures de la figure d’Ulysse au XXe siècle chez Joyce, Fondane, Kafka et Lispector. Son essai tiré de sa thèse, Entre Athènes et Jérusalem : Ulysse au XXe siècle, est paru aux Éditions Hashtag en 2019. Il est actuellement stagiaire postdoctoral au Département de littérature et langues romanes de l’Université Harvard sous la supervision d’Annabel Kim.

Mise en ligne : Marie-Christine Lambert-Perreault.
Avec le soutien du vice-rectorat à la Recherche, à la découverte, à la création et à l’innovation et de Figura-UdeM.