ISSN 2369-3045

 Dibutade
L’origine de la création

Dibutade, à sa façon

Sébastien Sauvé
Université de Montréal

Sébastien Sauvé poursuit une carrière académique universitaire de professeur en chimie environnementale et il est présentement vice-doyen à la recherche et à la création de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal.


J’ai été interpellé par le défi de réaliser un portrait d’artiste en créant une image pour illustrer le mythe de Dibutade. Devais-je tenter de reproduire son travail du profil qu’elle aurait tracé en suivant l’ombre de cet homme parti à la guerre et qu’elle aimait tant ? Ou devais-je plutôt essayer de la représenter elle, cette femme artiste dont on veut tracer les contours à partir du peu que nous savons d’elle et de son travail de création ?

Ne pouvant résoudre le dilemme entre illustrer l’artiste ou son sujet, j’ai décidé de me pencher sur la question du médium : comment représenter l’ombre d’un profil mythique qui aurait été tracé sur un mur avec des matériaux primitifs ? Si le support originel utilisé par l’artiste a été un mur de pierre, d’après ce que nous dit le récit de Pline, mon médium devrait-il être d’une matière aussi rudimentaire et si oui comment alors y intégrer le jeu de l’ombre ? Serait-il plus approprié de m’inspirer des œuvres en poterie de l’époque ? Certaines représentations de l’Antiquité grecque peuvent, certes, servir de modèle mais il faut faire acte de foi quant à ce qui serait représentatif. Beaucoup des images qui nous ont été léguées sont assez élaborées : statues ou bas-relief avec un niveau de détails parfois exceptionnel. Doit-on s’inspirer des « belles » images de l’Antiquité ou du concept plus rustique de l’image tracée à l’argile sur un mur pour illustrer l’ombre d’un profil ? On peut possiblement viser un entre-deux mais comment raffiner le détail de ce type d’image en respectant le médium ? On présume que l’artiste pouvait utiliser de l’argile ou une terre colorée comme médium pour créer le portrait sur un mur de pierre caractérisé par une rugosité certaine et une définition relativement grossière. On imagine des couleurs de terre, d’ocre et d’argile rouge-brun, des couleurs de fer oxydé.

J’ai fini par trouver quelque chose de plus raffiné qu’un tracé sur un mur : combiner une image de forme rudimentaire, une texture fine et des tons de couleurs. Les reflets métalliques dorés semblaient convenir à l’époque de Dibutade mais le résultat final fait tout de même la part belle à l’imagination du peintre.

Au fil du travail, je me suis rendu compte que je voulais préserver une certaine neutralité sur le genre de mon sujet grâce à des traits assez grossiers. J’étais de plus en plus fasciné par le mythe de cette femme artiste primordiale. Il m’était probablement futile de tenter de diriger mon imaginaire ailleurs que vers cette figure de femme, lointaine et un peu obscure.


Pour citer ce texte

Sébastien Sauvé, « Dibutade, à sa façon », MuseMedusa, no 6, 2018, <> (Page consultée le ).

Sébastien Sauvé, Dibutade, à sa façon, 2017.

    Avant-propos

  • Servanne Monjour
    Auteure

    Titulaire d’un doctorat en littérature comparée (Université de Montréal) et littérature française (Université Rennes 2), Servanne Monjour est postdoctorante au département de Languages, Literatures and Cultures de l’Université McGill (Montréal) où elle travaille au côté de Stéfan Sinclair. Précédemment en postdoctorat au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, elle a travaillé au sein de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques (titulaire Marcello Vitali-Rosati). Ses travaux portent sur les nouvelles mythologies de l’image à l’ère du numérique. Depuis 2014, elle est coordonnatrice de la revue numérique Sens public.

  • Études

  • Beth Kearney
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Beth Kearney est actuellement une étudiante en maîtrise au Département des littératures de langue française à l’Université de Montréal. Son mémoire de 2016, déposé à l’Université de Melbourne, porte sur la sculpteure et peintre contemporaine Niki de Saint Phalle. Elle travaille actuellement sur la figure du fantôme dans trois œuvres photolittéraires contemporaines.

    Si Dibutade représente l’origine mythologique de la création artistique, elle symbolise également, même si on a moins prêté attention à ce détail significatif, l’invention par son père. En tant que fille du potier de Sicyone, elle est « de Butades ». De même, Camille Claudel – qui travailla étroitement avec Auguste Rodin, l’un des plus célèbres sculpteurs du XIXe siècle – est une artiste et collaboratrice dont le nom disparaît à côté de celui du maître-créateur, pour rester dans son ombre. L’étude de Claudel en Dibutade moderne se penche sur la femme artiste de la culture gréco-romaine afin de la réinterpréter à la lumière de la modernité. Dans un premier temps, il sera montré que la doxa du XIXe siècle hérite des idées associées à la figure de Dibutade, soit l’obsession, la sentimentalité, et son rôle essentiellement procréatif. L’exemple de Camille Claudel montre que la revendication du statut d’artiste, de la part d’une femme, est liée à l’idée du génie « contre nature » et, surtout, à l’hubris. Dans un deuxième temps, l’analyse d’une sculpture de 1906, Niobide blessée, permettra d’établir une analogie entre la figure mythique de Dibutade et Camille Claudel, prototype de la femme artiste peu reconnue pour son génie de son vivant.

    Despite her status as the mythological origin of artistic creation, it is less widely acknowledged that Dibutade also symbolizes the birth of her father’s craft. As the daughter the potter Sicyon, she is “of Butades”. Commensurably, Camille Claudel – who worked alongside one of the most valorized sculptors of the XIXth century, Auguste Rodin – is an artist and collaborator whose name disappears beneath the shadow of the master craftsman. This article’s exploration of Claudel as a typically dibutadian figure retrieves notions of the female artist in Greco-Roman culture and reinterprets them in a modern context. This temporal comparison will unpack how the myth of Dibutade can be applied to the modern era: Claudel’s case demonstrates that while XIXth doxa inherits dibutadian concepts of obsession, sentimentality, and her inherently reproductive role, the modern underappreciated female artist is also figuratively tied to conceptions of “unnatural” genius and hubris. The author argues that the 1906 sculpture Niobide blessée foregrounds the analogous relationship between Camille Claudel the mythical figure of Dibutade.

  • Alexandra Irimia
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Alexandra Irimia fait son doctorat en Littérature Comparée à Western University, London, Ontario. Après des études à Bucarest et à Prague, elle a fini un stage de recherche au centre Figura, à Montréal. Son article « Figures of the Void: Empty Signifiers and Other Figures of Absence » est en cours de publication à l’Université de Bucarest. Dans sa thèse de doctorat, elle se propose d’élaborer une approche théorique du signifiant vide dans la littérature et les arts contemporains.

    Dans les années 1980, d’un geste qui rappelle celui de Dibutade, Marguerite Duras fait un film sur l’impuissance du langage de rendre compréhensible, sans reste, l’absence d’un aimé. Ce qu’elle montre, au-delà de l’histoire d’un amour perdu, c’est plutôt cette impuissance même : L’Homme atlantique est un film qui manque presque complètement ses images. Un an plus tard, Duras publie le texte du film sous forme d’un roman éponyme. L’auteure de l’article compare les références permanentes d’un médium à l’autre qui hantent les deux ouvrages avec une mise-au-jour des théories énoncées par Lessing dans Laocoön. Ensuite, elle entame, en déployant une terminologie deleuzienne, une discussion sur l’usage littéraire et filmique de la répétition et de la différence en tant que transgression des normes médiatiques. L’étude se conclut par une comparaison de ces deux traitements critiques de L’Homme atlantique comme création hybride née d’un « travail de deuil » symbolique après la perte d’un amour dont l’absence peut être seulement vaguement montrée.

    In the 1980s, in an act not dissimilar to that of Dibutade’s, Marguerite Duras makes a film out of the failure of language to come to terms with a beloved’s absence. More than a story of a lost love, the film explores this very failure: The Atlantic Man is a film almost entirely without of images. This experiment pushes cinematic limits so far that it ceases to be ‘visual’. A year later, Duras transforms the film into an eponymous novel. Duras’s deliberate transition from literature to cinema lends itself to an intermedial comparison that echoes Lessing’s Laocoön. Using deleuzian terminology, the article will then explain how Duras’s ostentatious literary and cinematic use of difference and repetition transgresses medium-specific norms. The article concludes with a comparison of these two critical approaches to The Atlantic Man which, as a hybrid creation, was born as a symbolic “work of mourning” of a lost love whose absent presence can only indirectly alluded to.

  • Junia Barreto
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Docteure en Littérature comparée (UFMG) et en Littérature et civilisation françaises (Sorbonne-Nouvelle), Junia Barreto est professeure au Département de Théorie littéraire et littératures à l’Université de Brasilia (UnB) et chercheure à l’École doctorale en littérature à l’UnB où ses recherches portent sur l’expression de l’altérité. Elle est membre des axes Littérature et Arts et Études littéraires comparées et enseigne le séminaire Cinéma et Littérature. Elle est coordinatrice du Centre de recherche et réalisations TELAA (Écrans électroniques, Littérature & arts audiovisuels). Sa dernière publication est TELALTERNATIVAS (dir.), Editora Horizonte, 2018.

    La création artistique ne se conçoit pas sans une part de ‘perte’ dans l’acte créatif, puisque peindre implique de donner à une surface (toile ou autre) une apparence nouvelle. Cette création est faite par l’homme qui, comme disait René Passeron, se dépasse en elle et se crée lui-même en la créant. Le film Adieu au langage (2014) de Jean-Luc Godard serait une œuvre paradigmatique d’un art de l’aveuglement – en nous référant à Jacques Derrida. Notre enquête se déploiera autour de la nostalgie, de la simple perte ou d’une absence quelconque (d’un objet, d’un être, d’un passé, d’un sens), associées à la mémoire et aux vécus de l’artiste et implicites à la création. Nous montrerons la part centrale du souvenir et de la mémoire dans l’œuvre, tout en captant les différentes sources artistiques de son récit en images (la partie cinématographique et picturale nous intéressant de plus près).

    As if missing… Nostalgia and creation by Godard

    Artistic creation cannot be conceived without a consideration of what is lost during the creative act, because painting necessarily involves reinvesting the subject onto a surface (canvas or other). The process involves transformation, and a new appearance. Art is made by one who, as René Passeron explains, transcends himself in the work and creates himself in its making. The film Adieu au langage (2014) by Jean-Luc Godard would be a paradigmatic “Art of Blindness” – thus referring us to Jacques Derrida. Our investigation will unfold around the nostalgia – the simple loss or absence (of an object, of a being, of a past, of a meaning) – associated with the artist’s memory and experiences which are implicit in the creative act. We will demonstrate the central role that memory and remembrance play in Godard’s work, while capturing the varied use of artistic sources of his story in images (focusing mainly on the cinematic and pictorial elements of Adieu au langage).

  • Thomas Carrier-Lafleur
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Thomas Carrier-Lafleur est stagiaire postdoctoral Banting et chargé de cours à l’Université de Montréal. Il est l’auteur de L’œil cinématographique de Proust (Classiques Garnier) et d’Une Philosophie du « temps à l’état pur ». L’Autofiction chez Proust et Jutra (Vrin/Presses de l’Université Laval). Il est notamment membre de la Chaire de recherche du Canada en Écritures numériques et du partenariat international TECHNÈS. Ses recherches portent sur l’œuvre de Marcel Proust, le roman français des XIXe et XXe siècles, l’histoire littéraire des médias, les mythes de la littérature moderne et le cinéma québécois.

    À partir d’un des derniers articles rédigés par Roland Barthes, « On échoue toujours à parler de ce qu’on aime », le présent article s’intéresse à la résonance du mythe de Dibutade dans l’œuvre tardive de l’écrivain. Ce que cherche le dernier Barthes, ce sont les mots justes pour parler de ce qu’il aime le plus, et qui maintenant n’est plus : il veut parler de sa mère et trouver une façon de dire son chagrin. Mais les mots sont toujours les mots des autres. Pour retrouver une certaine vérité de l’expression, Barthes sera ainsi amené à explorer des formes et des médias autres : photographie, roman, haïku. Cette poétique de l’indirect est le seul moyen de parler de ce que l’on aime.

    In one of the last articles that Roland Barthes published, he writes “On échoue toujours à parler de ce qu’on aime”. With this citation as a starting point, the present article focuses on the resonance of the myth of Dibutade in the barthesian oeuvre. In his later work, Barthes searches for a way to express what he loves most, and which is now absent: he attempts to write about his mother and to express his grief. But words are always the words of others. To find a certain truth in his expression, Barthes is thus led to explore other forms and media: photography, the novel, haiku. Barthes’ poetics of the indirect is the only way to talk about what we love.

  • Margot Mellet
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Titulaire d’une maîtrise universitaire en Lettres Classiques (2016) et d’une maîtrise universitaire en Lettres Modernes (2017) à l’Université Lyon III, auxiliaire à la Chaire de recherche du Canada en écritures numériques, Margot Mellet poursuit actuellement une maîtrise en Edition Numérique à l’Université de Montréal.

    En plus d’une production littéraire prolifique variée (poèmes, recueil de nouvelles…), Marguerite de Navarre a également tenu une correspondance abondante avec son entourage, avec les politiques ou intellectuels de son temps dont la correspondance avec Guillaume Briçonnet, alors évêque de Meaux. Cette correspondance entre deux figures intellectuelles, politiques et évangéliques de l’histoire de France s’étend de juin 1521 à novembre 1524. Il s’agit d’une correspondance « littéraire » fondée sur un enjeu spirituel primordial : il s’agit de renouer avec Dieu. Communément considérée comme la source majeure de l’innutrition spirituelle de Marguerite, la Correspondance entretenue avec Guillaume Briçonnet est davantage lue et présentée dans un rapport historique, plutôt que dans une dimension pleinement littéraire et stylistique.

    Dès la première lecture de la Correspondance, le lecteur peut déjà déceler une qualité et un soin apportés aux signatures par Marguerite d’Angoulême attestant d’une franchise épistolaire, d’un talent littéraire et d’un sentiment particulier au contexte de la lettre signée. Les signatures épistolaires ne sont pas de simples modalités de politesse ou des conventions silencieuses entre les destinataires, mais de véritables signes poétiques de soi pour Marguerite de Navarre.

    In addition to her varied prolific literary production (poems, short story collections…), Marguerite de Navarre also maintained an abundant correspondence with her entourage and with the politicians or intellectuals of her time. Two such figures include Guillaume Briçonnet and the Bishop of Meaux. This correspondence between two intellectual, political and evangelical figures in France’s history runs from June 1521 to November 1524. It is a “literary” correspondence based on the fundamental spiritual concern of reconnecting with God. Widely considered a major source of Marguerite’s literary and spiritual inspiration (the French “innutrition”), her correspondence with Guillaume Briçonnet is considered a historical epistolary record, and less often appreciated for its literary and stylistic qualities. 

    From the first reading of Correspondence, the reader detects the care and diligence of Marguerite d’Angoulême’s style. This style demonstrates her epistolary candor, literary skill, and ability to evoke a particular feeling within the context of the signed letter. Her closing formulae, her epistolary signatures, are not mere modalities of politeness or silent conventions between the recipients, but true poetic signs of self for Marguerite de Navarre.

  • Élisabeth Routhier
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Élisabeth Routhier est titulaire d’un doctorat en littérature comparée de l’Université de Montréal. Ses recherches, situées au confluent de la littérature, du cinéma et des media studies, informent une posture intermédiale à partir de laquelle elle étudie diverses modalités de la remédiation. Dans le cadre des activités de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques, elle a publié des articles portant sur l’influence de la culture numérique sur les modalités de la lecture et de la recherche. Elle est également membre du Lab-Doc et chercheure au sein du projet international « Les Arts Trompeurs ».

    Cet article propose d’utiliser le mythe de Dibutade – et l’iconographie produite autour de son geste d’inscription – comme prétexte pour une réflexion sur le problème de la disparition à partir d’une posture intermédiale. Partant du postulat que la jeune Corinthienne fait disparaître son amant en traçant son profil, il sera soutenu que la disparition, dans sa performativité intrinsèque, engendre un régime d’interaction essentiellement médial. En tant que contrepoint de l’immédiateté, ce régime d’interaction sera appelé « hypermédiateté ». La conceptualisation de la notion d’hypermédiateté, qui fera suite à une discussion plus générale sur les mécanismes du disparaître, en fera notamment ressortir la force d’anachronisation.

    Dibutade’s myth – more precisely the visual representation of her act of inscription – is here taken as a pretext to introduce the problem of disappearance from an intermedial perspective. Based on the premise that the young Corinthian woman makes her lover disappear while tracing his profile, this paper proposes that disappearance, as an intrinsically performative gesture, induces an essentially medial mode of interaction. Conceived as immediacy’s counterpoint, this mode of interaction shall be called “hypermediacy”. Following a more general discussion on the notion of disappearance, this reflection on hypermediacy will, among other things, foreground its anachronizing force.

  • Marcello Vitali-Rosati
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Marcello Vitali-Rosati est professeur agrégé de littérature et culture numérique au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal depuis 2012. Après avoir étudié la philosophie à l’Université de Pise et publié une première monographie sur Emmanuel Lévinas, il a obtenu un doctorat en philosophie (Pise/Paris IV-Sorbonne, 2006). Sa thèse (Corps et virtuel. Itinéraires à partir de Merleau-Ponty, publiée en 2009) portait sur le concept de virtuel, notion à laquelle est également dédié son essai S’orienter dans le virtuel (2012). Il a enseigné à l’Université pour étrangers de Pérouse (Italie) et dans des écoles d’art et de technologie à Paris. Il mène une réflexion philosophique sur les enjeux des technologies numériques : la notion d’identité virtuelle (à laquelle est dédié son essai Égarements, amour, mort et identités numériques, 2014), le concept d’auteur à l’ère d’Internet, et les formes de production, de publication et de diffusion des contenus en ligne.

    Mais où est passé le réel ? C’est une question apparemment éternelle qui, dans un contexte contemporain marqué par les médiations numériques (réseaux sociaux, dispositifs de réalité virtuelle, réalité augmentée, etc.), retrouve aujourd’hui un sens et une valeur singuliers. Le mythe de Dibutade, en tant que mythe d’origine d’une forme particulière de représentation, celle du profil, me semble particulièrement adapté pour poser la question du réel aujourd’hui à partir notamment des expériences d’« écriture profilaire » que l’on voit se multiplier sur le web. Sera proposée dans cet article une interprétation de l’écriture de profil avec une approche philosophique que l’auteur appelle « métaontologie ». L’ambition de la métaontologie est de repenser le statut du réel après la déconstruction de ce concept qui a été opérée à la fin du XXe siècle dans ce mouvement de pensée, hétérogène et multiple, auquel on fait référence sous l’étiquette – par ailleurs très problématique – de « post-structuralisme ».

    What has happened to the real? This apparently timeless question takes on an entirely new meaning in our contemporary era defined by digital media (social networks, virtual reality devices, augmented reality, etc.). The Dibutade myth, as an origin myth relating to a particular form of representation, that of the profile, seems particularly useful to analyze the question of the real. It relates, in particular, to the proliferation of online “profile writing”. This article will propose an interpretation of profile writing from a philosophical perspective called “metaontology”. Metaontology attempts to take into account the real after the deconstruction of it by the heterogenous intellectual movement which we have come to call – somewhat problematically – “post-structuralism”.

  • Servanne Monjour
    Auteure
    Résumé
    Abstract

    Titulaire d’un doctorat en littérature comparée (Université de Montréal) et littérature française (Université Rennes 2), Servanne Monjour est postdoctorante au département de Languages, Literatures and Cultures de l’Université McGill (Montréal) où elle travaille au côté de Stéfan Sinclair. Précédemment en postdoctorat au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, elle a travaillé au sein de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques (titulaire Marcello Vitali-Rosati). Ses travaux portent sur les nouvelles mythologies de l’image à l’ère du numérique. Depuis 2014, elle est coordonnatrice de la revue numérique Sens public.

    La littérature a toujours constitué un observatoire et un laboratoire privilégié des inventions médiatiques. À travers ses fictions, elle a su témoigner des mutations culturelles et sociétales liées à l’arrivée de nouveaux appareils. En fantasmant leurs « pouvoirs », elle a même pu prophétiser l’invention de certaines technologies et de leurs usages. Si ce sujet évoque donc d’abord les grands récits fantastiques ou de science-fiction – de Jules Verne à Orwell – aucune autre forme n’a su autant servir l’invention et la réinvention des médias que le mythe. Dibutade en sait quelque chose, elle qui occupe dans de multiples ouvrages théoriques une place liminaire privilégiée, tout en étant quelque peu « instrumentalisée »&nbsp: figure « originelle » du dessin, de la sculpture, de la peinture ou de la photographie… on la voit même ressurgir dans le discours sur les médias numériques. Pourquoi les médias ont-ils ainsi besoin du mythe, et à plus forte raison d’un mythe de l’origine comme celui de Dibutade ? Interroger ce besoin du mythe, comme nous le proposons dans cet article, revient à lancer une provocation : ne serait-ce pas finalement dans le discours – et en particulier dans la puissance performative du discours – que naissent les médias ? La question mérite d’être posée à l’heure où nous multiplions les récits sur l’origine et l’essence du numérique, pressés d’inventer un média qui échappe encore largement à notre compréhension.

    Literature has always been both an observatory and a laboratory for media inventions. Through fictions, literature has witnessed cultural and societal changes related to the invention of new devices. By imagining the « powers » of new or old media, some writers even predicted the invention of certain technologies. If this topic first evokes novels of fantasy or sci-fi (from Jules Verne to Orwell) no other form served the invention and reinvention of the media as well as the myth. The myth of Dibutade occupies a privileged place in many theoretical works, while being somewhat manipulated : « original » figure of drawing, sculpture, painting or photography… Dibutade has even been resurrected recently in the speech on digital media. But why do media need myth, particularly a myth of origin like the story of Dibutade ? To answer this question, I’ll make a proposition : would it not be in the discourse – especially in the performative power of speech – that a media emerges ? This question is relevant, as we are multiplying today the fictions about digital technologies, eager to invent a medium that still largely escapes our understanding.

  • Gérard Wormser
    Auteur
    Résumé
    Abstract

    Philosophe, spécialiste de phénoménologie morale et politique, Gérard Wormser est l’auteur d’une thèse sur Jean-Paul Sartre et de très nombreux articles. Il développe une réflexion sur l’anthropologie du numérique centrée sur le concept d’éditorialisation. Il est organisateur de congrès interdisciplinaires, dont celui sur « La Représentation du Vivant » (2001, avec la Cité des Sciences) qui s’est tenu à Lyon et qui a ouvert une quinzaine d’années de rencontres et de dialogues avec de nombreux chercheurs. Contribuant à des échanges avec l’Europe centrale et orientale dès 1989, avec l’Association Jan Hus, puis avec le collectif Eurozine, ses réflexions sont marquées par le destin des populations juives européennes. Fondateur en 2003 de Sens Public, conçu comme un réseau de ressources centré sur une revue internationale en libre accès, il avait commencé sa carrière d’éditeur à l’Encyclopædia Universalis puis au CNDP. Le congrès « Multilinguisme et travail en réseau » qu’il a organisé à Paris en 2008 a lancé un cycle de rencontres qui se poursuivent en divers lieux. Sa pratique photographique rodée durant ses nombreux voyages accompagne aujourd’hui son écriture. Installé en 2015 au Brésil, il y a élargi ses vues sur la complexité culturelle, créé le blog Coletivo Brasil et entrepris la traduction d’un livre de Jessé Souza.

    Les pensées d’artistes croisent nos déambulations. Vik Muniz a atteint une renommée internationale en créant des installations éphémères dont la réalisation mobilise des moyens parfois importants – et dans certains cas des personnes tout à fait étrangères au monde des galeries d’art. Il reste de ces installations des images qui fusionnent l’œuvre de l’artiste et l’archive de ses réalisations. Ce faisant, il partage une réflexion sur la culture et la circulation des images. Niobe Xandó a fait usage de moyens radicalement simples pour déployer une œuvre expérimentale et confidentielle. Mais son attention aux rythmes et aux formes ainsi qu’à nos imaginaires symboliques mérite amplement une célébration. Elle sut parfaitement mettre en avant certains aspects de la culture « pop » des années 1960, mais elle appartient à une génération qui pouvait encore créer sans se préoccuper des images à la mode. Visiter sa création nous fait sentir à quel point notre temps s’est livré sans précaution aux stéréotypes d’une culture muséale devenue insensible aux œuvres faiblement médiatiques.

    The artists’ thoughts haunt our wandering. Vik Muniz has achieved international renown for his ephemeral installations. Their creation requiring considerable resources, Muniz sometimes incorporates workers from outside of the art world. The testimonies of installations are recorded by Xandó with photographs which dually function as real pieces of art as well as segments of the artist’s archive. Xandó thereby shares with us his thoughts about culture and the circulation of images. Niobe Xandó used simple means to develop an experimental and confidential creation. However, the importance of rhythm and form, as well as to symbolic imageries merits celebration of her oeuvre. She understood perfectly how to incorporate 1960s pop-culture iconography, while still belonging to a generation able to create without confining herself to purely fashionable images. Revisiting her work foregrounds the large extent to which our tastes are born from formulaic museum cultures and to which our originality is hindered by the general circulation of images.

  • Créations

  • Avant-propos / Foreword

    • Catherine Mavrikakis et Geneviève Robichaud
      Catherine Mavrikakis
      Geneviève Robichaud
      Thara Charland

      Catherine Mavrikakis est professeure au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal. Elle a publié de nombreux romans, essais et textes de fiction. Elle est codirectrice de MuseMedusa.

      Geneviève Robichaud is a PhD candidate in the Département de littératures et langues du monde at the Université de Montréal. Her SSHRC funded research (Social Sciences and Humanities Research Council) focuses on the poetics of translation in contemporary experimental writing. Her writing has recently appeared in Canada and Beyond, Intermédialités, Flat Singles Press and The Boston Review. She is the author of the chapbook Exit Text (Anstruther Press, 2016), a nano-essay on the errant and secret life of ideas.

      Thara Charland est doctorante et chargée de cours au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur l’héritage littéraire et la filiation intellectuelle au sein de la littérature québécoise contemporaine ainsi que sur les liens entre le territoire, la mémoire et la transmission.

  • Écriture de l’ombre / Shadow Writing

    • Cristina Rap et Trihn Lo
      Cristina Rap
      Trihn Lo

      Scénographe, peintre et vidéo-artiste, Cristina Rap est diplômée de l’Académie des Beaux-Arts. Elle a réalisé des courts-métrages expérimentaux et des vidéos d’animation en 2D et 3D et participé à des festivals internationaux. Elle a tout récemment publié dans la revue de cinéma Cinétrens.

      Poète et compositrice, Trihn Lo mène actuellement des recherches comparatistes et intermédiales sur le corps symptomal de l’hystérique et les grandes figures de la mystique féminine. Elle a publié des textes poétiques dans des revues francophones et internationales et participé à un ouvrage collectif paru aux éditions Classiques Garnier.

    • Martine Audet
      Auteure

      Née à Montréal, Martine Audet a publié, depuis 1996, une douzaine de livres de poèmes principalement aux éditions du Noroît et à l’Hexagone. Elle participe à différents évènements littéraires et artistiques, et ses poèmes paraissent dans des revues ou ouvrages collectifs du Québec et d’ailleurs. Son plus récent livre a pour titre Ma tête est forte de celle qui danse.

    • Christopher McCarthy
      Auteur

      Christopher McCarthy is a member of the League of Canadian Poets. His work has appeared in Anti-Heroin Chic, Red River Review, The Cadaverine and Fresh Voices. In 2015, Flat Singles Press published his chapbook, Vancal. He lives in Iqaluit, Nunavut with his wife Stefanie.

    • Olivia Tapiero
      Auteure

      Olivia Tapiero est auteure et traductrice. Son dernier livre, Phototaxie, est paru aux éditions Mémoire d’encrier en 2017.

    • Diane Régimbald
      Auteure

      Diane Régimbald a publié plusieurs recueils de poésie aux Éditions du Noroît, dont Pas (2009), L’insensée rayonne (2012) en coédition avec l’Arbre à Paroles, finaliste du Prix de poésie du Gouverneur général du Canada, Sur le rêve noir (2016). Un petit livre, de mère encore, vient de paraître aux éditions du Petit Flou en France. Elle a collaboré à plusieurs revues, anthologies et collectifs, et participé à des événements littéraires et lectures publiques au Québec et dans divers pays. Certains de ses textes sont traduits en anglais, en catalan et en espagnol. Elle est responsable du Comité Femmes du Centre québécois du P.E.N. international.

  • Muse infidèle / Mutable Muse

    • Oana Avasilichioaei
      Auteure

      Oana Avasilichioaei’s practice is concerned with textuality, polylingual poetics, the social and political forces/voices of the polis, and the intermediary spaces between word, sound and image, exploring the transgressions of these terrains through poetry, translation, performance, and sound work. Her five poetry collections include We, Beasts (Wolsak & Wynn, 2012, winner of the A. M. Klein Prize for Poetry) and Limbinal (Talonbooks, 2015), a hybrid, multi-genre poetic work on notions of borders, and her current book/beyond-the-book project is Eight Track (upcoming 2019), a poetic, sonic investigation of the multifold meanings of track and tracking. Also a translator, her most recent translation of Bertrand Laverdure’s Readopolis (BookThug, 2017) won the 2017 Governor General Literary Award. (<www.oanalab.com>)

    • Cassandre Henry
      Auteure

      Cassandre Henry est candidate à la maîtrise en recherche-création au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal.

  • Compagnonnage / Friend

    • Alan Reed
      Auteure

      Alan Reed is a Montreal-based writer. He is the author of a novel, Isobel & Emile (Coach House Books, 2010), and a collection of poems, For Love of the City (BuschekBooks, 2006). His stories and poems have appeared in the journals dANDelion, The Coming Envelope, Papirmass, and Performance Research.

      His poem loosely reworks Maurice Blanchot’s theorisation of the act of writing from L’Espace littéraire. It takes the concept of absence that occupies a central position in that work and approaches it as if it were also a site of loss. It articulates a theory of the origin of the act of writing from this new position, as a response to loss that deploys the timelessness of literature as an attempt to re-establish the integrity of experience in the wake of loss.

    • Jessi MacEachern
      Auteure

      Jessi MacEachern is a PhD candidate in the Département de littératures et de langues du monde at the Université de Montréal. These poems reread, rewrite, and transform Virginia Woolf’s Orlando through a process of selection, rearrangement, and erasure. The result is a reconfiguration of the modernist work that hinges on the capacity of sex and language to change – and change again.

    • Moyna Pam Dick
      Auteure

      Moyna Pam Dick (aka Misha Pam Dick, Mina Pam Dick et al.) is the author of this is the fugitive (Essay Press, 2016), Metaphysical Licks (BookThug, 2014) and Delinquent (Futurepoem, 2009). With Oana Avasilichioaei, she is the co-translator of Suzanne Leblanc’s The Thought House of Philippa (BookThug, 2015). Also a visual artist and wastrel philosopher, she lives in New York City.

    • Nicolas Chalifour
      Auteur

      Nicolas Chalifour, né à Québec en 1970, a été plongeur, garçon de table et serveur. Maintenant il enseigne la littérature et il écrit. Son premier roman, Vu d’ici tout est petit (Héliotrope, 2009), finaliste aux Prix des libraires du Québec, a remporté le Prix spécial du jury des Prix du livre de la Montérégie. Son deuxième roman, Variétés Delphi (Héliotrope, 2012), a remporté le 1er prix roman des Prix du livre de la Montérégie.

    • Valérie Rauzier
      Auteure

      Dans une logique de débordement et de réseau qui lui est chère, Valérie Rauzier vit entre Oslo et Copenhague. En 2016, elle terminait un long travail de recherche sur deux artistes américaines intitulé Diamanda Galás et Kathy Acker : Contre-pouvoir à corps et à cris. Ce travail est une thèse de doctorat de littérature comparée et d’anglais rédigée sous la direction du professeur Claude Chastagner à l’université Paul Valéry (Montpellier, France). Dans le cadre de ses recherches, Valérie Rauzier s’intéresse particulièrement au pouvoir libérateur de l’expérimentation. Elle travaille actuellement sur un numéro de la revue Profils américains consacré à Kathy Acker.

    • Bernard Banoun
      Auteur

      Bernard Banoun est né en 1961 à Oran. Il est professeur de littérature de langue allemande des XXe et XXIe siècles à Sorbonne Université et traducteur littéraire.

  • Origines et desseins / Ends And Origins

    • Klara du Plessis
      Auteure

      Klara du Plessis is a poet and critic residing in Montreal. Her debut collection, Ekke, was released from Palimpsest Press, Spring 2018; and her chapbook, Wax Lyrical—shortlisted for the bpNichol Chapbook Award—was published by Anstruther Press, 2015. Klara curates the Resonance Reading Series, and is the editor for carte blanche. Follow her @ToMakePoesis.

    • Jean-Simon DesRochers
      Auteur

      Depuis 2001, Jean-Simon DesRochers développe une pratique d’écriture qui aborde le roman, la poésie et l’essai. En 2015, il publiait Processus agora, un essai jetant les bases d’une approche bioculturelle des théories de la création littéraire. Il est professeur en recherche-création au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal depuis 2014.

    • Alice Michaud-Lapointe
      Auteure

      Alice Michaud-Lapointe est candidate au doctorat au département d’études cinématographiques à l’Université de Montréal. Son projet de thèse porte sur les liens qui unissent la cinéphilie aux concepts de spectralité et de « haunted media » dans le cinéma contemporain. Elle a publié aux éditions Héliotrope en 2014 un recueil de nouvelles, Titre de transport, pour lequel elle a été finaliste au 14e Grand Prix littéraire Archambault et un premier roman, Villégiature, en septembre 2016. Elle fait partie du comité de rédaction du magazine d’arts et sciences Spirale et a signé plusieurs articles dans les dossiers et la rubrique « cinéma » du magazine. Elle a également publié des textes dans les revues Études Françaises, Liberté, Les libraires et la plateforme Mise au point (Cahiers de l’Association française des enseignants chercheurs en cinéma et audiovisuel). Son prochain livre paraîtra à l’automne 2018 chez Héliotrope.

    • Cassie Bérard
      Auteure

      Cassie Bérard est professeure de théorie et de création littéraires au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal et chercheure à FIGURA. Elle est l’auteure de deux romans, D’autres fantômes (Druide, 2014) et Qu’il est bon de se noyer (Druide, 2016), et de plusieurs fictions brèves. Elle s’intéresse, dans ses recherches et dans l’écriture, aux artifices de la fiction, et plus particulièrement aux narrations problématiques, puis à l’expérience du soupçon qu’elles entretiennent.

  • Promesses / Promises

    • Marie-Pascale Huglo
      Auteure

      Professeure au Département des littératures de langue française de l’Université de Montréal et écrivaine, Marie-Pascale Huglo s’intéresse aux récits contemporains et aux manières de les raconter. Elle a notamment publié des essais critiques, des recueils de nouvelles aux éditions de L’instant même et, chez Leméac éditeur, deux romans et un récit. Sa dernière parution, Montréal-Mirabel. Lignes de séparation (Leméac) lui a valu d’être finaliste du Grand prix du livre de Montréal 2017.

    • Frédérique Collette
      Auteure

      Frédérique Collette est étudiante en dernière année de maîtrise à l’Université de Montréal. Elle a un intérêt marqué envers les écrits des femmes et les genres de l’intime. Son mémoire porte sur l’écriture de la honte chez Violette Leduc et Annie Ernaux. Elle entamera à l’automne un projet de doctorat qui étudiera la mise en discours du trauma, notamment chez Violette Leduc, Annie Ernaux, Camille Laurens et Laure Adler.

  • Revenances / Revenants

    • Katherine Philips
      Auteure

      Katherine Philips (née Katherine Fowler) est une poète du dix-septième siècle anglais connue et célébrée sous le nom de l’Incomparable Orinde. C’est ainsi qu’elle signait les textes poétiques adressés à ses amis.

  • Portfolio

    • Lydia Flem
      Auteure

      Née en 1952 à Bruxelles, Lydia Flem vit et travaille à Bruxelles et Paris. Elle est psychanalyste, écrivain et photographe. Membre de l’Académie royale de Belgique, elle est l’auteure de livres traduits dans une vingtaine de langues. Elle est notamment l’auteure d’essais sur Freud et Casanova, de la Voix des amants et d’une trilogie familiale : Comment j’ai vidé la maison de mes parents (2004), Lettres d’amour en héritage (2006) et Comment je me suis séparée de ma fille et de mon quasi-fils (2009). Elle a aussi fait paraître le conte philosophique La Reine Alice (2011). Sa plus récente parution est Je me souviens de l’imperméable rouge que je portais l’été de mes vingt ans (2016).

  • Entretien

  • Servanne Monjour
    Servanne Monjour
    Art+Féminisme

    Titulaire d’un doctorat en littérature comparée (Université de Montréal) et littérature française (Université Rennes 2), Servanne Monjour est postdoctorante au département de Languages, Literatures and Cultures de l’Université McGill (Montréal) où elle travaille au côté de Stéfan Sinclair. Précédemment en postdoctorat au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, elle a travaillé au sein de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques (titulaire Marcello Vitali-Rosati). Ses travaux portent sur les nouvelles mythologies de l’image à l’ère du numérique. Depuis 2014, elle est coordonnatrice de la revue numérique Sens public.

    Marie-Ève Ménard est bibliothécaire de référence en histoire de l’art et en histoire à la Bibliothèque des lettres et sciences humaines de l’Université de Montréal depuis 2011, Marie-Ève travaille à favoriser des rencontres heureuses entre les communautés de recherche et les collections documentaires. Elle contribue à Wikipédia depuis 2017 et il s’agissait de sa première participation à l’événement Art+Féminisme.

    Pascal Martinolli est bibliothécaire en charge de la formation à l’utilisation de l’information à la Bibliothèque des lettres et sciences humaines de l’Université de Montréal depuis 2010, Pascal Martinolli développe l’offre de formation pour améliorer les compétences informationnelles des étudiants. Il contribue avec enthousiasme à Wikipédia depuis 2011.

    Catherine Bernier est bibliothécaire spécialisée en études littéraires et cinématographiques à l’Université de Montréal. Elle y est depuis 2002, au moment où naissait le projet collaboratif et encyclopédique Wikipédia. Après de longues années où elle devait mettre en garde les étudiant(e)s contre les informations sur Wikipédia, voilà qu’elle l’utilise comme outil pédagogique, voire comme le meilleur allié des bibliothécaires. Et elle n’est pas la seule. Elle contribue elle-même à Wikipédia depuis 2017 et a participé pour la première fois en 2018 à l’organisation d’une journée Art + Féminisme.

    Caroline Villemure est adjointe à la recherche et à la coordination au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ) de l’Université de Montréal et étudiante à la maîtrise au département des littératures de langue française de la même université. Elle contribue à Wikipédia depuis 2015 et elle a pris part à l’organisation de plusieurs ateliers Wikipédia autour de l’art et du Québec. Il s’agissait de sa deuxième participation à un événement Art+Féminisme.

Mise en ligne : Mathieu Laflamme
Avec le soutien du Vice-décanat à la recherche et création.