Massimiliano Aravecchia est né en Italie et vit au Canada depuis une dizaine d’années. Docteur en lettres françaises (Université Western Ontario) avec une thèse sur la poésie lyrique au XVIIIe siècle, il a publié plusieurs articles savants (Dalhousie French Studies, MuseMedusa, Tangence, French Studies Bulletin) et il participé à de nombreux colloques au Canada et à l’étranger. Comme poète, il a publié La Valigia e il nome (L’Arcolaio 2012).
La mort est une pirogue – l’écorche sèche
Frotte les draps, le cap sur une
Terre feutrée au-delà de tous nos lieux
Communs dégoulinant des murs
Comme de tardives larmes.
La mort coule paisiblement. Il n’y a
Que son neveu : assis auprès
Du lit, il fait ce qu’on attend de lui
Seul au milieu de cette nappe
D’eau visqueuse comme l’Érèbe.
Mais quelque part il pagaie encore
Furieusement, niant jusqu’à la gifle
De mousseline couvrant
Les yeux, la bouche. Il ne s’aperçoit pas
Des jambes entourées
De brume (c’est le signal : on l’attend,
Son pied redevenu léger qui frise
Déjà les asphodèles et ces petits pas
Qui vannent l’air comme autrefois le blé
Pour séparer l’ivraie
Des grains – mais sans effort enfin).
Pour citer cette page
Massimiliano Aravecchia, « Ulysse lors de son dernier voyage », MuseMedusa, no 9, 2021, <> (Page consultée le setlocale (LC_TIME, "fr_CA.UTF-8"); print strftime ( "%d %B %Y"); ?>).