Entrevue menée en juillet 2013 par Marcello Vitali Rosati avec les artistes italiens Ninja1 et Mach505

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Dans la brève description de l’œuvre Medusa-Anamorph sur votre site, vous citez le chant IX de l’Inferno de Dante : s’agit-il de votre principale source d’inspiration pour relire le mythe de Méduse ?

Emiliano : Le choix de citer les mots que le Maître adresse à Dante en lui couvrant les yeux de ses mains naît sans doute de l’efficacité avec laquelle ce tercet exprime l’intensité dramatique du moment avec la synthèse inégalable propre à ce chef-d’œuvre. Pourquoi chercher d’autres mots quand Dante Alighieri les a déjà créés de manière aussi sublime ?

Le contraste entre l’injonction de Virgile de détourner le regard et notre invitation à rechercher le point depuis lequel regarder notre œuvre nous a tout de suite semblé approprié pour cette description.

En revanche, notre clé de lecture du mythe est plus banalement, je crois, à rechercher dans l’entreprise de Persée telle qu’elle est racontée par Ovide, la version la plus classique et la plus célèbre du mythe, l’histoire de la fin de la Gorgone, qui nous a charmés depuis notre enfance.


© 2011 TrulyDesign

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Le mythe de Méduse inspire depuis des siècles les écrivains et les artistes : d’où vient votre intérêt pour ce mythe ? Pouvez-vous revenir sur la genèse de cette œuvre ?

Marco : En 2011, nous étions à la recherche de thématiques intéressantes qui nous auraient permis de peindre tous les quatre sur le même mur tout en nous concentrant chacun sur nos propres techniques et sujets. Pensant aux figures mythologiques qui sont souvent mi-humaines, mi-animales, ou aussi parfois un mélange anatomique des bêtes les plus diverses, nous avons trouvé une piste à suivre pour quelques travaux collectifs.

Mais lorsque nous avons pris connaissance de la large possibilité de surface que pouvait offrir la Fabbrica de la via Foggia, Emiliano et moi, qui sommes les deux « anamorphistes » du groupe, avons voulu nous défier nous-mêmes avec une peinture la plus complexe possible, tant pour la déformation de l’image que pour le trait net et géométrique du dessin. Notre objectif était d’impressionner le plus possible le spectateur et de faire revivre le défi du guerrier qui vainc le monstre sans jamais le regarder droit dans les yeux.


© 2011 Debra Heaphy

© 2011 Debra Heaphy

Selon le mythe, il faut essayer d’éviter le regard de Méduse pour ne pas être pétrifié. Or, dans votre œuvre on dirait plutôt le contraire : plutôt que fuir le regard de Méduse, on doit le rechercher, pour tenter de la voir. Pourquoi avoir choisi une anamorphose ?

Marco : Pendant la phase d’ébauche du dessin, nous avons été profondément inspirés par la sculpture de Gian Lorenzo Bernini, qui se trouve aux Musei Capitolini de Rome, avant tout pour son expression à mi-chemin entre la peur et la résignation, et en partie aussi pour refléter le spectateur lui-même, qui recherche curieusement et de sa propre volonté le regard de Méduse, tout en sachant ce qui l’attend mais en restant en tout cas ébloui et ahuri par les jeux de formes et de perspectives dans lesquels, jusqu’à quelques mètres avant le point d’observation, il se trouvait à marcher. Une anamorphose de cette dimension nous a semblé la meilleure manière pour impliquer le spectateur avant même qu’il ne voie l’œuvre dans son intégralité.


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Méduse pétrifie. Selon une lecture philosophique du mythe, on pourrait dire que Méduse est la métaphore de la conceptualisation : cristalliser la réalité en des mots, des concepts figés, des définitions. Votre anamorphose rend votre œuvre difficile à saisir. Peut-on la définir ? Où est votre œuvre, est-ce qu’il y a un « bon » point de vue pour la regarder ?

Emiliano : C’est difficile à saisir à première vue. Il y a plusieurs indices qui peuvent guider un observateur attentif vers le bon angle afin de distinguer la forme dans son ensemble : le bon point de vue, le seul depuis lequel il est évident que toutes ces lignes abstraites coïncident dans la figure de Méduse et la définissent. Ces indices sont en réalité banals : il suffirait de s’apercevoir que toutes les parties peintes, même si elles sont très distantes, sont orientées dans une seule direction, ainsi que les lignes sur le sol et sur le plafond qui convergent vers le même point de fuite. En s’éloignant le long de ces lignes, on ne peut qu’arriver au point de vue correct !

C’est un peu comme exhorter le public à ne pas s’arrêter devant l’apparence mais à rechercher le vrai sens des choses en en observant les détails. Ce qui est intrigant, c’est qu’une fois l’image de Méduse cristallisée, il suffit de se déplacer ne serait-ce que de deux mètres pour recommencer à jouer avec les formes décomposées, en cherchant peut-être notre point de vue personnel, celui qui nous plait le plus, mais avec la conscience de ce que nous sommes en train d’observer.


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Votre relecture de Méduse présente des aspects ludiques : peut-on vaincre Méduse grâce au jeu ? Autrement dit, le bouclier serait-il un moyen de défense désuet ?

Emiliano : Plus que le bouclier en tant que tel, c’est son emploi classique qui était désuet. Un bouclier normal aurait été inutile contre Méduse qui n’attaquait pas directement son adversaire, mais dont l’attaque était une conséquence du fait de la regarder. Persée fait preuve d’astuce en ne se servant que de la capacité du bouclier à refléter afin d’atteindre indemne la Gorgone et la décapiter. Ceci est un aspect ludique que l’on retrouve dans notre œuvre : la recherche d’un point de vue univoque. Le fait de se trouver à l’intérieur de notre œuvre confond le public jusqu’à ce qu’il commence à jouer avec les formes en cherchant la solution à travers la modification du point de vue qui semble le plus banal. Persée fit la même chose en recherchant un point de vue différent par le biais du bouclier, résolvant ainsi son énigme.


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Calvino, dans son éloge de la légèreté, dans les Lezioni Americane, remarque l’ambiguïté de Méduse : elle cristallise, immobilise, mais aussi redonne la vie. Êtes-vous d’accord avec cette interprétation du mythe ?

Emiliano : Certainement. Ce qui me passionne le plus dans cet aspect est que cette ambigüité se manifeste surtout après la mort du monstre. De sa blessure naissent Pégase et Chrysaor, mais ce n’est pas tout : dans Ion d’Euripide, Erichthonios s’empare de deux gouttes de sang de Méduse dont l’une est capable de guérir et l’autre, de tuer. Cet épisode accentue encore plus l’ambigüité décrite par Calvino. Il est d’ailleurs intéressant que la tête de Méduse, désormais sans vie, garde cependant la capacité de transformer en pierre tous ceux qui sont exposés à sa présence, mais aussi de transformer les rameaux et les algues en corail que les nymphes utilisent ensuite pour se parer. L’ambiguïté est très présente dans la mythologie grecque, riche d’épisodes dans lesquels des restes de créatures les plus disparates naissent les enfants issus de rapports souvent consommés dans d’autres contes, tandis que d’autres perdent la vie à cause d’armes ayant appartenu à des personnages légendaires, ce qui crée un réseau étroit de connexions fascinantes entre les histoires.


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Votre œuvre est un graffiti : y a-t-il un rapport particulier, selon vous, entre le street art et le mythe de Méduse ?

Marco : Ces dernières années, il y a eu un boom médiatique de cette forme d’expression qui, avec son entrée dans le circuit des galeries d’art, a été dans une certaine mesure « lavé ». Mais le street art est par définition une forme d’art née et développée dans la rue, sur les murs de bâtiments plus ou moins dégradés, des supports sales et bruts sur lesquels il a posé ses messages et ses formes colorées. Méduse, avant d’être transformée en monstre et obligée à vivre seule dans une caverne à cause de sa vanité, était – dit-on – une femme très belle qui enchantait les hommes en troublant leurs sens et en provoquant chez eux une perte de contrôle en tant que représentation de la perversion intellectuelle.

Le street art, à travers des images dont le contraste vif avec le gris des murs sur lesquels il s’exprime saute aux yeux, véhicule parfois des messages très forts, souvent des contestations sociales, qui veulent réveiller le sens critique de ses observateurs. Il vient souvent de contextes parfois oubliés, mis de côté, et se juxtapose aux messages publicitaires et médiatiques, qui ont un plus vaste impact mais une consistance conceptuelle moindre. Je dirais donc que oui, le street art peut être considéré comme un être puissant et effrayant à cause de son aspect culturel de masse, mais il est cantonné dans son milieu urbain par une attitude bien-pensante qui tend, encore aujourd’hui, à le considérer comme un acte de vandalisme et un barbouillage de murs.


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Le street art est caractérisé par une forte implication politique et par une critique de l’autorité et des pouvoirs institutionnels. Est-ce le cas pour votre Medusa ? Quel discours politique peut encore porter le mythe de Méduse ?

Emiliano : En réalité non. Le choix de Méduse nous a été dicté par la volonté de recréer une forte interaction entre notre anamorphisme et notre public. Nous avions besoin d’un sujet fortement lié au concept d’observation et à l’emploi du regard. La Gorgone était parfaite. Peut-être peut-on lire dans notre œuvre anamorphique une invitation indirecte à ne pas se limiter à observer ce qui nous entoure comme cela nous est dicté, mais à rechercher un point de vue capable d’en faire ressortir les défauts et les déformations et qui en révèle la véritable essence. Cela peut être appliqué à tout, aussi et surtout à la politique d’aujourd’hui.


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Qu’implique le choix du lieu de création qui devient, dans le cas de votre Méduse, lieu d’exposition ? Méduse semble envahir l’espace de l’usine…

Marco : Nos graffitis anamorphiques impliquent habituellement un lien fort entre le sujet peint et les surfaces sur lesquelles il s’étale, se transformant en des œuvres site-specific, et donc regardables pleinement dans l’espace où elles se trouvent. C’est le cas de Global warning, de Trioboro ou de la série Dreamers. Mais Méduse ne fait pas partie de ces œuvres, même si, à sa façon, de par ses dimensions et sa complexité, elle entraîne un jeu de recherche du point de vue/pétrification dans un espace assez vaste, ce qui permet de faire l’expérience de l’illustration ou de l’abstrait d’une colonne seule, d’une partie du plafond ou du sol, et de « lutter » un peu avec le monstre avant d’en croiser le regard. Observer l’anamorphisme de Méduse ne signifie pas seulement chercher le point de vue exact ; on apprécie complètement une peinture anamorphique quand on se perd dans le labyrinthe de ses surfaces et qu’on se laisse transporter par ses perspectives, porté par une bonne dose de curiosité, comme quand on visite une salle bien aménagée d’un musée d’art et qu’on en sort satisfait d’avoir apprécié chaque œuvre accrochée au mur.


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Quelle place occupent les grands mythes – anciens et modernes – dans votre démarche artistique ? Avez-vous travaillé sur d’autres mythes ou topoï de la civilisation occidentale ? Lesquels ? Pourquoi ?

Marco : Comme nous le disions dans la réponse à la deuxième question, la piste mythologique nous a accompagnés pour quelques œuvres de grandes dimensions. C’était un prétexte pour peindre tous les quatre ensemble en nous occupant chacun de notre portion de sujet. C’est ce qui est arrivé pour la Chimère, peinte à Rivoli, ou pour la défaite d’Echidna par Argos Panoptès qui se trouve à Bolzano. En réalité, le fait d’avoir au sein du collectif quatre formations différentes implique que, pour ce genre de sujets, nous sommes toujours partis d’une idée que l’un de nous a tiré de son propre background culturel, et qui a ensuite été développée au sein du groupe de différentes façons. On pourrait dire qu’à l’intérieur de notre parcours artistique, les mythes religieux et culturels, sans limitation géographique, sont souvent présents lorsque nous peignons pour notre plaisir personnel et que, pendant cette période, nous avons atteint des sommets dont le point culminant a justement été la réalisation de Méduse.


Versione italiana

 
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Nella descrizione dell’opera Medusa-Anamorph sul vostro sito, citate Dante : è la vostra fonte di ispirazione principale per rileggere il mito di Medusa ?

Emiliano : La scelta di citare le parole che il Maestro rivolge a Dante, coprendogli gli occhi con le sue stesse mani, nasce sicuramente dall’efficacia con cui questa terzina esprime la potenziale drammaticità del momento, con la ineguagliabile sintesi propria di quel capolvoro ; perché ricercare ulteriori parole, quando Dante Alighieri le ha già forgiate in maniera così sublime ?

Il contrasto tra l’intimazione di Virgilio a distogliere lo sguardo e il nostro invito a ricercare il punto di osservazione della nostra opera, ci è subito sembrato calzante per la descrizione.

La nostra chiave di lettura del mito invece, credo sia banalmente da ricercare più nell’impresa di Perseo raccontata da Ovidio, la versione più classica e celebre del mito, la storia della fine della Gorgone, che ci ha affascinato fin da bambini.


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Il mito di Medusa ispira da secoli scrittori e artisti : da dove viene il vostro interesse per questo mito ? Potreste raccontare la genesi di quest’opera ?

Marco : Durante il 2011 eravamo alla ricerca di tematiche interessanti da sviluppare per poter dipingere tutti e quattro sulla stessa parete ma che permettessero di concentrarci ognuno su tecniche e soggetti a se’ più adatti, ed è stato pensando alle figure mitologiche le quali spesso sono parte umani e parte animali, o molte volte anche solo un miscuglio anatomico delle bestie più diverse che abbiamo trovato un filone da seguire per alcuni lavori collettivi.

Quando però siamo venuti a conoscenza della vasta disponibilità di superfici che poteva offrire la fabbrica di via Foggia, io ed Emiliano che siamo i due “anamorfisti” del gruppo, abbiamo voluto sfidare noi stessi con un dipinto il più complesso possibile, sia per la deformazione dell’immagine che per il tratto pulito e geometrico del disegno con l’obbiettivo di voler impressionare il più possibile lo spettatore e ripercorrere un po’ la sfida del guerriero che sconfigge il mostro senza mai guardarlo dritto negli occhi.


© 2011 Debra Heaphy

© 2011 Debra Heaphy

Secondo il mito bisogna cercare di evitare lo sguardo di Medusa per non restare pietrificati. Nella vostra opera si direbbe piuttosto il contrario : invece che fuggire lo sguardo di Medusa, bisogna ricercarlo, per cercare di vederla. Perché aver scelto un’anamorfosi ?

Marco : In fase di abbozzo del disegno è stata di fondamentale ispirazione la scultura di Gian Lorenzo Bernini, ospitata nei Musei Capitolini di Roma, soprattutto per l’espressione a metà tra l’impaurito e il rassegnato, in parte anche per rispecchiare lo spettatore stesso che ricerca incuriosito e di sua spontanea volontà lo sguardo della Medusa sapendo a priori ciò che lo aspetta, ma restando in ogni caso abbagliato ed esterrefatto, dal gioco di forme e prospettive all’interno delle quali, fino a pochi metri prima del punto di osservazione vi si trovava a camminare e un’anamorfosi di queste dimensioni ci è sembrato il modo migliore per coinvolgere il fruitore dell’opera ancora prima che questo la veda nella sua interezza.


© 2011 TrulyDesign

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Medusa pietrifica. Secondo una lettura filosofica del mito, si potrebbe dire che Medusa è la metafora della concettualizzazione : cristallizzare la realtà in delle parole, dei concetti immobili, delle definizioni. La vostra anamorfosi rende l’opera difficile da afferrare. È possibile definirla ? Dov’è la vostra opera, c’è un punto di vista “giusto” per guardarla ?

Emiliano : Difficile da afferrare all’apparenza. Sono presenti molti indizi che possono guidare un osservatore attento verso la giusta angolazione per definire la forma nel suo insieme, il giusto punto di vista, l’unico dal quale è evidente che tutte quelle linee astratte coincidono nella figura della Medusa, definendola. Gli indizi in realtà sono banali, basterebbe accorgersi che tutte le parti dipinte, seppur molto distanti tra loro, sono rivolte verso un’unica direzione, così come le linee sul pavimento e sul soffitto corrono verso lo stesso punto di fuga : allontanandosi lungo queste linee non si può che arrivare al corretto punto di vista !

È un po’ come esortare il fruitore a non fermarsi di fronte all’apparenza, ma ricercare il vero senso delle cose osservandone i dettagli. La cosa affascinante è che, una volta cristallizzata l’immagine della Medusa, basta spostarsi anche solo di un paio di metri per tornare nuovamente a giocare con le forme scomposte, ricercando magari il nostro personale punto di vista che più ci aggrada, ma con la consapevolezza di ciò che si sta osservando.


© 2011 TrulyDesign

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La vostra rilettura di Medusa presenta degli aspetti ludici : si può vincere Medusa grazie al gioco ? Lo scudo è forse un modo di difesa desueto ?

Emiliano : Più che lo scudo in sé, ad essere desueto fu il suo classico utilizzo ; un normale scudo sarebbe stato inutile contro Medusa, il cui attacco non era direttamente offensivo per il corpo, ma una conseguenza del rivolgere lo sguardo verso la sua figura. Perseo gioca d’astuzia, servendosi della sola capacità riflettente dello scudo per raggiungere incolume la Gorgone al fine di decapitarla, il che ha un aspetto ludico in comune con la nostra opera : la ricerca di un punto di vista univoco. Trovarsi all’interno alla nostra opera confonde il fruitore, fino a quando egli non inizia a giocare con le forme cercando la soluzione tramite la variazione del punto di vista che pare più scontato ; Perseo fece lo stesso ricercando un punto di vista differente attraverso lo scudo e risolvendo così il suo enigma.


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Calvino, nel suo elogio della leggerezza nelle Lezioni Americane, sottolinea l’ambiguità di Medusa : essa cristallizza, immobilizza, ma ridà anche la vita : siete d’accordo con questa interpretazione del mito ?

Emiliano : Certamente. La cosa che più mi affascina di questo aspetto è che questa ambiguità si manifesta soprattutto dopo l’uccisione del mostro, dalla cui ferita nascono Pegaso e Chrysaor, ma non solo : nella Ione di Euripide, Erittonio viene in possesso di due gocce di sangue della Medusa, una capace di guarire, l’altra di uccidere. Questo episodio rafforza ancora di più l’ambiguità descritta da Calvino. È interessante inoltre come la testa della Medusa, ormai priva di vita, mantenga tuttavia la capacità di tramutare in pietra chiunque venga esposto al suo cospetto, ma allo stesso tempo ad esempio di tramutare i ramoscelli e le alghe in corallo che le Ninfe utilizzano poi per adornarsi. L’ambiguità è molto presente nella mitologia greca, ricca di episodi in cui dai resti delle più disparate creature prendono vita i figli di rapporti spesso consumati in altri racconti, così come altri la perdono per mano di armi appartenute a leggendari personaggi, creando così una fitta rete di affascinanti connessioni tra le storie.


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La vostra opera è un graffito : c’è un rapporto particolare, secondo voi, tra la street art e il mito di Medusa ?

Marco : Negli ultimi anni c’è stato un boom mediatico di questa forma d’espressione che con l’ingresso nel circuito delle gallerie d’arte in un certo senso è stata “ripulita”, ma la street art è per definizione una forma d’arte nata e cresciuta per la strada sui muri di edifici più o meno fatiscenti, supporti sporchi e grezzi sui quali ha posato i suoi messaggi e le sue forme colorate.

Medusa prima di essere trasformata in mostro e costretta a vivere solitaria in una caverna a causa della sua vanità si dice che fosse una donna bellissima che incantava gli uomini sconvolgendone i sensi e causandone la perdita di controllo in quanto rappresentazione della perversione intellettuale.

La street art attraverso immagini che risaltano all’occhio per il vivace contrasto rispetto al contesto grigio dei muri sui quali si esprime in certi casi veicola dei messaggi molto forti, spesso di contestazione sociale che vogliono risvegliare il senso di critica negli osservatori arrivando da ambiti talvolta dimenticati e messi da parte in contrapposizione a messaggi pubblicitari e mediatici di più vasto impatto ma di minore consistenza concettuale, quindi direi che sì, la street art può essere considerata come un essere potente e spaventevole per il suo aspetto culturale di massa relegato al suo ambiente urbano da un perbenismo che tende a mantenerne ancora, tutt’oggi, l’idea di semplice muro imbrattato per vandalismo.


© 2011 TrulyDesign

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La street art è caratterizzata da una forte implicazione politica e da una critica dell’autorità e dei poteri istituzionali. Questo vale anche per la vostra Medusa ? Che discorso politico può ancora portare oggi il mito ?

Emiliano : In realtà no, la scelta della Medusa è stata dettata dalla volontà di ricreare una forte interazione tra il nostro anamorfismo e il nostro pubblico. Ci serviva un soggetto che avesse un forte legame con il concetto dell’osservazione, dell’utilizzo dello sguardo. La Gorgone era perfetta. Forse nelle nostre opere anamorfiche si può leggere un invito indiretto a non limitarci ad osservare ciò che ci circonda così come ci viene propinato, ma a ricercarne il punto di vista che capace di esaltarne difetti e forzature e che ne riveli la vera essenza. Questo può essere applicato a tutto, anche e soprattutto alla politica odierna.


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Che cosa implica la scelta del luogo di creazione che diventa, nel caso della vostra Medusa, un luogo di esposizione ? Medusa sembra invadere lo spazio del vostro atelier.

Marco : I nostri graffiti anamorfici solitamente implicano un forte legame tra il soggetto dipinto e le superfici sulle quali si stendono trasformandosi in opere site-specific, quindi fruibili a pieno solo nello spazio in cui si trovano. È il caso di Global Warning di Trioboro o della serie Dreamers, ma la Medusa non rientra tra queste opere, anche se a modo suo, per dimensioni e complessità si risolve nel gioco di ricerca del punto di vista/pietrificazione in un ambiente discretamente vasto, permettendo di fruire dell’illustrazione o dell’astrattismo anche solo di una singola colonna o di una parte di soffitto piuttosto che del pavimento e di “lottare” un po’ con il mostro prima di incrociarne lo sguardo. Osservare l’anamorfismo di Medusa non significa solo cercare il punto di vista esatto, un dipinto anamorfico si apprezza a pieno perdendosi nel labirinto delle sue superfici e lasciandosi trasportare dalle sue prospettive armati di una buona dose di curiosità, come quando si visita la sala ben curata di un museo d’arte e uscendone si può dire soddisfatti di aver gustato ogni singola opera appesa al muro.


© 2011 TrulyDesign

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Che posto occupano i grandi miti – antichi e moderni – nella vostra pratica artistica ? Avete lavorato su altri miti o – della civiltà occidentale ? Quali ? Perché ?

Marco : Come si diceva nella risposta alla seconda domanda, il filone mitologico ci ha accompagnati per qualche opera di larghe dimensioni come piccola scusa per dipingere tutti e quattro insieme occupandosi ognuno della sua porzione di soggetto, come è avvenuto per la Chimera, dipinta a Rivoli, e la sconfitta di Echidna per mano di Argo Panoptis che si trova a Bolzano. In realtà, il fatto di avere all’interno del collettivo quattro formazioni scolastiche differenti fa sì che per questo genere di soggetti si sia sempre partiti dall’idea di un singolo derivata dal proprio background culturale e che poi venisse sviluppata in vario modo tutti assieme. Potremmo dire che all’interno del nostro percorso artistico i miti religioso-culturali senza limitazioni geografiche siano spesso presenti quando dipingiamo per piacere personale e che in quel periodo abbiano subito una discreta iperbole culminata proprio con la realizzazione di Medusa.


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« Entrevue menée en juillet 2013 par Marcello Vitali Rosati avec les artistes italiens Ninja1 et Mach505 » dans MuseMedusa, <> (Page consultée le ).


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